Les essais nationaux de canoë-kayak, qui devaient avoir lieu ce week-end au bassin olympique de Montréal, ont dû être déplacés à la dernière minute à Dartmouth, en Nouvelle-Écosse.

Ce transfert affecte 300 athlètes, entraîneurs, officiels et bénévoles, qui ont appris le changement lundi.

Ironiquement, en cette période d'inondation dans la vallée du Richelieu, les essais montréalais ont dû être annulés en raison d'un manque... d'eau.

Le niveau d'eau du bassin olympique a en effet été abaissé pour effectuer des travaux d'urgence rendus nécessaires par un incendie survenu jeudi dernier dans un puits de service autour du bassin, a expliqué Nathalie Lessard, directrice des communications de la Société du parc Jean-Drapeau. Ce feu a endommagé un câble à haute tension de 12 000 volts, qui alimente la section des garages du circuit Gilles-Villeneuve.

Prévenus vendredi, les dirigeants de CanoeKayak Canada ont dû se résoudre lundi à déplacer la compétition qui sert de sélection pour l'équipe qui participera à deux Coupes du monde à la fin du mois en Europe. Le temps pressait puisque trois jours sont nécessaires pour installer le système de chronométrage pour les différentes épreuves, a fait valoir Lorraine Lafrenière, directrice générale de la fédération canadienne.

Cette dernière dit avoir tenté sans succès de contacter la mairie de Montréal pour faire retarder les travaux. «C'est toujours compliqué de faire affaire avec eux», a déploré Mme Lafrenière, qui a refusé de soumettre une demande écrite en raison de l'urgence de la situation. La directrice générale évalue les pertes potentielles liées à l'annulation et au déplacement de l'événement à 100 000 $. «C'est triste et un peu plus difficile à prendre parce que ce sont des installations olympiques. Pour moi, c'est un exemple où ça déraille.»

La direction du parc Jean-Drapeau se défend d'avoir fait preuve de négligence et se dit attristée par la situation. L'incendie est survenu en plein montage pour le Grand Prix de Formule 1 du Canada, qui sera présenté dans six semaines. «On a besoin d'électricité non seulement pour la tenue de cet événement, mais aussi pour le montage, a expliqué Mme Lessard. On ne pouvait pas attendre une semaine ou 10 jours et ensuite procéder à la réparation.»