Le pilote automobile Jacques Villeneuve, le hockeyeur Patrick Roy, l'athlète en fauteuil roulant Chantal Petitclerc et le skieur acrobatique Jean-Luc Brassard ont été admis au Panthéon des sports canadiens, mercredi, à Calgary. Ils ont reçu ce grand honneur, en même temps que la cycliste et patineuse de vitesse sur longue piste Clara Hughes - Québécoise d'adoption -, le gymnaste Kyle Shewfelt ainsi que les bâtisseurs Roger Jackson et Bob Ackles.

Ces six athlètes et deux bâtisseurs seront honorés lors de la soirée annuelle d'intronisation, et portent le total de personnes intronisées au Panthéon des sports canadiens à 514.

Même s'ils ne sont pas les premiers professionnels admis au Panthéon des sports canadiens, Roy et Villeneuve ont été touchés de se retrouver sur la même scène que ces athlètes amateurs.

«Quand ça arrive, quand t'es reconnu par un comité qui comprend des gens de partout au Canada, c'est très valorisant et je l'apprécie au plus haut point», a expliqué Roy, seul triple lauréat du trophée Conn-Smythe remis au meilleur joueur des séries éliminatoires de l'histoire de la LNH.

«C'est un peu comme lorsque j'ai reçu mes deux trophées Lou-Marsh (remis à l'athlète par excellence au Canada). C'est ce qui rend cet honneur si valorisant, a pour sa part indiqué Villeneuve. C'est un honneur qui me rend très fier, surtout que Gilles (Villeneuve, son père) y est déjà.

«D'avoir fait un peu moins de courses dernièrement, d'avoir eu des enfants, me permettent de prendre un peu de recul et de réaliser ce que j'ai accompli. J'ai toujours été très fier de représenter le Canada, et je me rends compte maintenant du respect que les gens ont pour ce qui a été accompli. C'est très spécial.»

Villeneuve, seulement le troisième coureur après Mario Andretti et Emerson Fittipaldi à avoir remporté le championnat en Indy Car, les 500 milles d'Indianapolis et le championnat du monde de Formule 1, semblait d'ailleurs très ému de pouvoir partager cet honneur avec feu son père.

«Définitivement, c'est spécial. C'est peut-être quelque chose que je ne comprenais pas vraiment avant, mais maintenant que j'ai des enfants, je vois peut-être un peu ce que mon père pensait.»

Pour Roy, qui, au moment de se retirer, détenait le record du plus grand nombre de victoires en saison régulière de la LNH, ainsi que celui du plus grand nombre de victoires en saison régulière et en séries éliminatoires combinées, cette intronisation lui permet également d'apprécier le travail accompli par d'autres athlètes.

«Ce Panthéon ne fait pas qu'évaluer les candidatures de joueurs de hockey, comme c'est le cas pour le Temple de la renommée du hockey. Alors c'est très valorisant de me trouver aux côtés d'athlètes comme Jean-Luc Brassard, Chantal Petitclerc et Jacques Villeneuve.

«Ça te permet d'apprécier ce qu'eux ont fait, d'apprécier ce qui se passe ailleurs que dans ta sphère d'activités.»

Brassard est devenu le premier skieur acrobatique à être admis au Panthéon. Il a connu une carrière bien remplie, remportant l'or à Lillehammer en 1994, 20 médailles d'or en Coupe du monde, trois globes de cristal et deux Championnats du monde.

Il a dit avoir profité du travail de son entraîneur de l'époque, Peter Judge, lui-même un champion du monde qui croyait énormément en ce sport. Il s'est dit aussi fier d'avoir pu paver la voie à des athlètes comme Alexandre Bilodeau, médaillé d'or à Vancouver, et Jennifer Heil, médaillée d'or à Turin et d'argent à Vancouver.

Petitclerc a réalisé tout un exploit aux Jeux de Pékin, quand elle a défendu avec succès ses titres olympiques aux 100 m, 200 m, 400 m, 800 m et 1500 m, remportant ainsi dix médailles d'or olympiques de suite. Cette performance lui a permis de recevoir le trophée Lou-Marsh à titre d'athlète par excellence de 2008 ainsi que le trophée Bobbie-Rosenfeld, remis par La Presse Canadienne à l'athlète féminine de l'année au pays. En carrière, elle a remporté 14 médailles d'or, cinq d'argent et deux de bronze aux Jeux paralympiques.

Elle a tenu à souligner le fait que le Panthéon reconnaissait également l'apport des athlètes paralympiques au panorama sportif canadien.

«Je suis très fière de cet honneur qui m'est octroyé aujourd'hui, a-t-elle dit. Nous devrions être fiers que notre pays reconnaisse les sports et les athlètes paralympiques au même titre que nous le faisons pour les sports et les athlètes olympiques. Ce n'est pas le cas dans tous les pays. Je pense qu'il faut le souligner et en être fiers, ça fait vraiment une différence.

«Je serai donc très fière d'être intronisée, pour moi, mais aussi pour mon sport et pour le mouvement paralympique.»

La porte-drapeau canadienne des Jeux olympiques de Vancouver, Hughes, absente pour cette cérémonie, est la seule athlète à avoir remporté des médailles à des Jeux d'hiver et des Jeux d'été. Championne canadienne de cyclisme à 18 reprises, elle a remporté deux médailles de bronze sur roues à Atlanta en 1996 ainsi que quatre médailles sur patins: le bronze au 5000 m en 2002, l'or au 5000 m et l'argent en poursuite par équipe en 2006 et le bronze au 5000 m en 2010. Médaillée olympique six fois, elle est maintenant l'athlète olympique canadienne la plus décorée avec sa compatriote Cindy Klassen.

Ayant participé à trois Jeux olympiques, Shewfelt est le premier médaillé d'or olympique en gymnastique de l'histoire. Dans un sport dominé traditionnellement par les Européens et les Asiatiques, Shewfelt s'est démarqué pour gagner l'épreuve au sol des Jeux d'Athènes. Après s'être fracturé les deux tibias à l'entraînement en 2007, Shewfelt a trimé dur pour récupérer à temps pour les Jeux de Pékin. Il a réalisé un nouveau saut qui a été par la suite baptisé le Shewfelt en son honneur.

Il s'agit de la deuxième intronisation au Panthéon pour Jackson. Il l'a d'abord été comme athlète après que lui et son partenaire d'aviron George Hungerford eurent surpris tout le monde en ramenant la seule médaille d'or du Canada aux Jeux olympiques de 1964, à Tokyo. Il n'a jamais quitté le monde du sport par la suite.

Combinant des exploits sportifs et scolaires, il a dédié sa vie à l'avancement du sport. En tant que directeur de Sport Canada, président de l'Association olympique canadienne, doyen de la faculté de kinésiologie de l'Université de Calgary, consultant pour six mises en candidature pour l'obtention des Jeux olympiques et bâtisseur du programme de financement «À nous le podium», Jackson a très fortement influencé le sport canadien.

Ackles a été la seule personne à remporter le trophée Schenley sans être un joueur pour sa contribution exceptionnelle à la Ligue canadienne de football. Il a mis la main sur deux coupes Grey avec les Lions de la Colombie-Britannique, en 1985 et 2006.

Débutant comme porteur d'eau à 15 ans en 1953, il a grimpé les échelons au sein de la formation pour devenir le directeur du développement en 1966, directeur général adjoint en 1971, et directeur général de 1975 à 1986. Il a aussi évolué dans la NFL, notamment comme responsable des joueurs avec les Cowboys de Dallas. En 2002, il est retourné avec les Lions à titre de président. Ackles est mort subitement en 2008.