La médaille d'or récoltée par Alexandre Despatie et Reuben Ross au 3 m synchro, mardi, aux Jeux du Commonwealth, est d'autant plus prometteuse en vue des Jeux olympiques de 2012 qu'ils n'ont même pas encore atteint leur vitesse de croisière.

«Reuben a pris la grande décision de venir s'entraîner à Montréal, il a fait de gros sacrifices et nous avons travaillé tellement fort, alors le résultat d'aujourd'hui signifie que tout ça vaut définitivement la peine», a fait remarquer Despatie, mardi, après que Ross et lui eurent réussi un plongeon quasi parfait à leur dernier essai pour arracher la victoire aux Australiens Matthew Mitcham et Ethan Warren.

«Nous avons réussi un de nos meilleurs scores alors que pourtant, nous avons commis deux erreurs», a noté Ross en faisant allusion aux plongeons que le duo canadien a bousillés à ses quatrième et cinquième essais.

Les Jeux du Commonwealth étant maintenant terminés pour les deux, le temps est maintenant venu pour Despatie et Ross de chercher à réussir des plongeons plus complexes encore. Tout cela en vue des Jeux olympiques de 2012, évidemment.

Ils en auront tout le loisir maintenant que Ross, un athlète de 24 ans originaire de Regina, s'est installé à Montréal avec sa nouvelle épouse. Pour la première fois depuis qu'ils ont commencé à plonger ensemble, il y a un peu plus d'un an, Despatie et Ross sont en mesure de s'entraîner ensemble à tous les jours.

«Nous allons avoir beaucoup plus de camps d'entraînement ensemble, beaucoup plus d'heures, ça va nous aider, a souligné Despatie. Tous nos résultats d'avant, nous les avons eus en s'entraînant pendant une semaine ou, au mieux, deux semaines avant la compétition. Donc, le fait qu'on puisse s'entraîner ensemble tous les jours, maintenant, ça va définitivement nous aider.»

Comme l'a souligné Despatie cette semaine, Ross, 24 ans, a accepté de sacrifier un peu de sa vie personnelle - il s'est marié cet été - afin de se consacrer à son sport et de venir rejoindre son partenaire de synchro là où il réside.

«Je viens de terminer mes études universitaires à Miami, a expliqué Ross. Je me disais que si je devais revenir au Canada, aussi bien aller là où se trouvent l'un des centres nationaux.

«Et, évidemment, le fait de s'entraîner avec Alex a été un facteur important dans ma décision, a-t-il ajouté. C'est formidable de pouvoir s'entraîner avec lui à tous les jours. À force de vouloir être à sa hauteur, ça me pousse à être meilleur.»

«C'est un très bon plongeur, a dit de Ross l'entraîneur du centre national de Montréal, Arturo Miranda. Avec nous, il va profiter d'un entraînement assidu jusqu'aux JO. Alex et lui forment une équipe compétitive. Ils ont de bonnes chances d'être en bonne forme aux Jeux de Londres.»

Au deuxième de suivre le premier

On l'a vu lundi, quand Roseline Filion et Rachel Kemp ont terminé au dernier rang après n'avoir eu droit qu'à quelques entraînements ensemble: faire de la synchro ne se fait pas en criant ciseau.

Ce n'est pas évident de trouver des duos qui réagiront bien l'un à l'autre, a convenu Miranda.

«Quelqu'un doit mener et l'autre doit suivre. C'est le problème parfois, a indiqué l'ex-partenaire de Despatie en synchro. Le meilleur athlète doit toujours faire de son mieux, et l'autre doit faire de son mieux pour suivre. C'est ce qu'il faut faire si tu veux vraiment être compétitif. Tu ne peux pas demander au meilleur plongeur de se retenir, sinon ça ne donnera rien de bon.»

Forcé de suivre le rythme d'un plongeur aussi exceptionnel que Despatie, Ross n'aura d'autre choix que de s'améliorer.

«Absolument, a convenu Miranda. Ça l'aidera à améliorer son sens de la compétition, sa technique, tout.»