Deux principaux intervenants du sport international ont donné un coup de pouce aux Jeux du Commonwealth, vendredi, indiquant que les conditions - insalubres - au village des athlètes s'étaient grandement améliorées, mais le Canada a de son côté exprimé son inquiétude.

Les responsables canadiens à New Delhi ont de nouveau manifesté de l'inquiétude au sujet du village des athlètes, doutant qu'il soit prêt à temps pour l'ouverture des Jeux, le 3 octobre prochain.

Scott Stevenson, directeur sportif de Jeux du Commonwealth Canada, a déclaré que du bon travail avait été effectué jeudi. Mais vendredi, le nombre d'ouvriers et la besogne accomplie avaient de nouveau chuté. Stevenson a ajouté qu'il y avait toujours des inquiétudes au sujet de la sécurité des chambres devant être occupées par les Canadiens.

Le premier groupe d'athlètes canadiens ne doit pas arriver à New Delhi avant lundi. Stevenson a dit que si les chambres ne répondaient pas à des standards acceptables, ces athlètes se feront dire de demeurer chez eux.

Sur une note plus positive, Stevenson a visité la moitié des sites de compétitions. Il a dit que ces sites semblent prêts pour l'entraînement et presque prêts pour les compétitions.

Plus tôt vendredi, la Nouvelle-Zélande a annoncé son intention de prendre part aux Jeux après avoir retenu sa délégation en raison de tous les problèmes rencontrés en inde. D'ailleurs, les premiers athlètes étrangers, des joueurs de hockey sur gazon et de boulingrin anglais, sont arrivés à New Delhi. Ils comptent loger dans un hôtel pour quelques jours avant de déménager au village des athlètes.

«Tout le monde est très excité et veut que ça commence, veut être dans l'action», a indiqué Caroline Searle, porte-parole de l'équipe anglaise, alors que les compétiteurs quittaient l'aéroport.

Certains de ceux-ci ont ensuite visité le village pour y voir d'eux-mêmes les conditions qui y règnent.

«Les appartements sont spacieux, ce qui est bien pour des grands Jeux, mais il y a quelques trucs à compléter afin qu'ils répondent aux attentes, a déclaré Ben Middleton, un hockeyeur. Quelques jours de plus feront la différence.»

Les Jeux devaient être une source de fierté internationale pour l'Inde, mais des scandales de corruption, d'énormes délais dans la construction des infrastructures et les conditions insalubres du village des athlètes ont plutôt transformé l'événement en source d'embarras pour la nation émergente asiatique.

En raison des critiques reçues cette semaine à cause des conditions au village des athlètes, l'Inde a consacré d'importantes ressources pour rectifier les problèmes avant les Jeux, qui doivent accueillir 7000 athlètes et officiels provenant de 71 pays et territoires à compter du 3 octobre.

Le premier ministre, Manmohan Singh, a tenu une rencontre d'urgence, jeudi soir, au cours de laquelle il a demandé aux responsables de s'assurer que les Jeux soient un grand succès.

«À quelques jours seulement du lancement, le premier ministre a déclaré qu'on devait remuer ciel et terre afin de nous assurer que ces Jeux connaissent du succès», a déclaré Prithviraj Chavan, un ministre du cabinet Singh.

Le président de la Fédération des Jeux du Commonwealth (FJC), Mike Fennell, qui s'est rendu d'urgence à New Delhi pour gérer cette crise, a visité le village et a rencontré les responsables des athlètes des pays participants. Il rencontrera également le secrétaire du cabinet, K.M. Chandrasekhar, principal bras droit du premier ministre pour ces Jeux.

Le personnel de Fennell l'a informé que «des améliorations considérables ont été apportées au village» a-t-il indiqué dans un communiqué.

«Il est vital que les travaux entrepris pour remédier à cette situation se poursuivent de toute urgence», a-t-il ajouté.

Président de l'Association australienne des Jeux du Commonwealth, Perry Crosswhite était aussi optimiste.

«Je suis très satisfait du village présentement», a admis Crosswhite de New Delhi. Il y avait toujours des problèmes d'infiltration d'eau dans les sous-sols du village, mais les responsables ont promis que la situation serait réglée vendredi soir, a-t-il ajouté.

Les athlètes néo-zélandais participeront aux Jeux, mais des responsables de leur délégation superviseront de façon quotidienne les progrès effectués dans les bâtisses devant les accueillir, a pour sa part précisé le Comité olympique néo-zélandais. Ces athlètes doivent commencer à arriver mardi prochain.

«Nous demeurons optimistes que la situation puisse être corrigée», a déclaré son président, Mike Stanley.

Cet optimisme généralisé constitue un changement majeur par rapport au ton du début de semaine, quand les responsables des délégations parlaient avec horreur des conditions du village, relatant la découverte d'excréments dans les chambres et des problèmes majeurs de plomberie, d'électricité et d'ameublement.

Les organisateurs ont aussi dû négocier avec des scandales financiers, une épidémie de dengue, l'effondrement d'une passerelle pour piétons menant au stade principal et des craintes au niveau de la sécurité après que deux touristes eurent été blessés par balles à l'extérieur de l'une des principales attractions de New Delhi. Un groupe de militants musulmans a depuis revendiqué l'attentat.

Le coût des Jeux, estimé à 100 millions $ US en 2003, ont explosé. Les estimations vont de 3 à 10 milliards $.

Au moins neuf athlètes ont annoncé leur retrait des Jeux au cours des derniers jours en raison de leurs inquiétudes pour leur santé et leur sécurité. Le président du Comité olympique australien a même déclaré vendredi que les Jeux n'auraient jamais dû être octroyés à l'Inde.

New Delhi a battu la ville ontarienne de Hamilton pour l'obtention de ces Jeux du Commonwealth.