Ce n'est pas la plus glorieuse des victoires, mais Jacques Martin va la prendre avec plaisir. Une victoire à l'étranger, à Boston, contre des Bruins très affaiblis et qui ont failli être blanchis dans un troisième match de suite. Une victoire en tirs de barrage, une victoire après avoir concédé plus de 40 tirs au but, une victoire gagnée par Carey Price, une victoire qui fait dire «ouf» aux grands partisans du Canadien.

Ce sont deux points de plus, deux précieux points qui pourraient faire une différence en avril. Tous ces deux points ramassés en prolongation ou en fusillade contre des équipes faibles ou mal en point comptent autant que des victoires flamboyantes contre les Penguins de Pittsburgh ou les Blackhawks de Chicago. De ce temps-ci, ce sont les deux points que ça prend; le reste, la beauté, l'élégance, le panache, le spectaculaire, on verra...

C'est une victoire qui va faire du bien à Carey Price. Le garçon se demandait s'il était encore capable de gagner un match. C'est gentil, les bonnes performances, mais à la fin de la saison, ce sont les points au classement qui font la différence. Et Price a connu un mois misérable malgré quelques performances honnêtes. Hier, il est passé à une minute d'obtenir un jeu blanc et il a été fort solide en tirs de barrage. Si on ne lui joue pas trop dans la tête, le jeune gardien pourra sans doute retrouver son aplomb et sa confiance. En fait, la confiance précède l'aplomb.

Hier soir, André Kostytsin a mieux joué. Il est à l'origine du but du Canadien et on a noté un ou deux beaux replis défensifs. Mais il faut rappeler que la Flanelle affrontait une équipe qui avait été incapable de marquer un seul but dans ses deux derniers matchs. Dans la soirée, on a eu parfois l'impression d'assister à une guéguerre de tire-roche. Ce n'était pas très dangereux par longs moments.

Mais quand même, à force de battre en prolongation et en tirs de barrage les Maple Leafs, les Islanders et les Bruins de ce monde, vos favoris jouent pour .500. C'est dommage qu'il faille attendre 60 minutes quand le Canadien est si efficace à quatre contre quatre en prolongation.

Maintenant, il s'agit de survivre jusqu'au retour d'Andrei Markov. Après, on verra bien.

DANS LE CALEPIN - C'est un livre formidable! Inespéré. Michel-André Roy, que je ne connais pas et que je devine fonctionnaire en communications au centre-ville de Montréal, a visité les 18 villes de la Ligue junior majeur du Québec. Il a rencontré les joueurs et les dirigeants. Il a goûté aux hot-dogs, tant steamés que toastés des arénas, il a essayé les restaurants de la ville pour l'après-match, il a visité les catacombes des arénas les plus vieillots comme le Centre Dave-Keon, à Rouyn-Noranda, et il raconte son voyage d'initié avec un style fou et ça donne un livre passionnant à lire. Je me préparais à y jeter un bref coup d'oeil juste pour faire plaisir à Lise Lapointe de 98,5 et j'ai fini de le lire quatre ou cinq heures plus tard. Sans m'être ennuyé une seule seconde. Ça s'appelle Destination LHJMQ, Dans les coulisses du hockey junior. Et je rêve de lire semblable livre avec les 30 villes de la Ligue nationale. Mathias Brunet a déjà raconté une saison dans la vie des Glorieux, mais son livre est moins systématique, moins fouillé que celui de ce M. Roy sur le hokey junior... J'ai déjà visité la plupart de ces villes lors de diverses randonnées en moto, mais M. Roy m'a donné le goût d'aller faire un tour à Lewiston, dans le Maine, ou au Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse. Le chapitre consacré aux Screaming Eagles s'intitude «Si loin mais si beau». Celui des Saguenéens s'appelle «Là où le sang coule bleu» ... J'ai sauté quelques chapitres, mais je reprends le bouquin en attendant le début du match contre les Bruins...