Soucieux de dissiper les derniers doutes quant à la place qui sera accordée au français aux Jeux olympiques de Vancouver, son comité organisateur (COVAN) a lancé, hier, une campagne de sensibilisation qui, espère-t-il, fera finalement le travail.

Le COVAN a ainsi conçu une brochure téléchargeable au www.vancouver2010.com, et publié de pleines pages publicitaires dans plusieurs journaux francophones et anglophones.

Le français et l'anglais sont les deux langues officielles du Canada, mais aussi celles du mouvement olympique. Le COVAN avait donc tout intérêt à donner sa juste place au français.

Le commissaire aux langues officielles, Graham Fraser, avait malgré cela senti le besoin de faire plusieurs recommandations au COVAN, en décembre 2008, qui concernaient entre autres l'égalité des deux langues dans la signalisation sur les sites olympiques et les services offerts par les bénévoles.

Dans la publicité dévoilée hier, on souligne que ces deux questions ont été réglées.

Quelque 3500 membres du personnel des Jeux seront bilingues, ce qui représente de 30 à 50 % des travailleurs qui seront en contact avec le public. Identifiés par une épinglette portant l'inscription «Bonjour», ils seront déployés de manière stratégique, afin que les francophones puissent en trouver un en tout temps.

«Tous les gens qui viendront assister aux Jeux pourront avoir le choix d'être servis en français ou en anglais», a assuré la directrice des langues officielles du COVAN, Francine Bolduc, en conférence de presse, hier matin, à Montréal.

La télédiffusion des épreuves sportives en français dans tout le pays, la conclusion d'une entente avec une chaîne de journaux francophones (Gesca) pour faire la promotion des Jeux, la conclusion d'une entente de partenariat avec l'Organisation internationale de la Francophonie, et la mise en place d'un programme de traduction des documents sont également au nombre des dossiers réglés.

«Les Jeux d'hiver de 2010 offriront une expérience bilingue unique», a même promis Jacques Gauthier, membre du conseil d'administration du COVAN et président du comité consultatif sur les langues officielles (encore là mis sur pied à la recommandation de M. Fraser).

Les programmes, billets, descriptions, annonces, cérémonies et spectacles accorderont autant d'importance à la langue de Molière qu'à celle de Shakespeare.

Les villes de Vancouver et Whistler ont aussi accepté de faire de la place au français dans leur propre signalisation. M. Gauthier a reconnu qu'imposer le bilinguisme en Colombie-Britannique ne s'est pas fait naturellement.

«À Vancouver, il y a beaucoup plus d'Asiatiques que de francophones, a-t-il fait remarquer. Pour certains, les deux langues auraient pu être l'anglais et le chinois. Mais quand les gens ont été adéquatement sensibilisés, quand ils ont réalisé que le bilinguisme français-anglais n'est pas seulement pour le Canada, mais c'est aussi pour le Comité international olympique, à partir du moment où les gens ont vu que notre volonté n'était pas de devenir anarchiques mais plutôt de faire en sorte qu'on ait vraiment un contenu bilingue, les gens ont embarqué.»