Limité à un but et quatre points depuis le début de la saison et traînant une fiche de -4, Andrei Kostitsyn devrait être confiné au quatrième trio pour un deuxième match de suite ce soir lorsque le Canadien recevra les Thrashers d'Atlanta.

Une situation que condamne l'aîné des frères K.

«Comment voulez-vous que je marque des buts lorsque je joue si peu souvent? Tu connais une bonne présence et tu peux être assis cinq minutes ensuite. C'est un nouveau match à toutes les présences», a plaidé Kostitsyn en faisant référence à son utilisation parcimonieuse, samedi.

S'il est vrai que Kostitsyn n'a obtenu que 7:32 de temps d'utilisation et qu'il n'a passé que 18 secondes sur la patinoire alors que le Canadien profitait d'une attaque à cinq, samedi, cette situation est loin de refléter la réalité.

Car en dépit d'une période entière passée sur le banc, à Edmonton, le 10 octobre, où une grave erreur du Biélorusse a lancé les Oilers vers une victoire aux dépens du Canadien, Kostitsyn a passé en moyenne 14 minutes par match sur la patinoire cette saison.

Et le plus clair de ces minutes l'ont été au sein de trios offensifs et lors d'attaques massives.

«C'est normal qu'Andrei ne soit pas content, mais on lui a donné beaucoup de chances. Il a joué dans nos meilleurs trios et lors des attaques à cinq. On s'attend à une meilleure production de sa part. À une meilleure exécution, à plus d'intensité et de détermination. Il doit changer ses habitudes. On cherche des façons de le relancer», a dit Jacques Martin à qui on a demandé d'expliquer sa décision.

Compréhension et communication

Malgré un anglais limité, Andrei Kostitsyn assure qu'il comprend très bien le système de jeu et qu'aucun problème de communication n'est à la base de ses ennuis.

«Toutes les équipes jouent de la même façon. Ce n'est pas si difficile et pour l'anglais, je comprends ce que je dois comprendre», a mentionné Kostitsyn.

La perte d'Alex Kovalev, parti pour Ottawa, celle d'Andrei Markov, blessé, et le fait que son frère Sergei soit confiné au club-école à Hamilton au lieu d'être avec lui à Montréal compliquent-ils davantage une situation déjà pas facile pour lui?

«Mon frère, c'est mon frère, moi, c'est moi. Nous avons nos carrières propres. Il est frustré d'être à Hamilton et je vis une situation frustrante. Et c'est faux de prétendre que je suis seul dans mon coin. Markieest blessé, mais il est ici tous les jours. J'ai des contacts réguliers avec lui», a répliqué Kostitsyn en refusant de se réfugier derrière des excuses proposées par les journalistes.

Arme mal utilisée

Premier choix du Canadien en 2003, Andrei Kostitsyn compte, comme arme principale, un tir foudroyant.

Seul ennui, il a touché la cible 25 fois seulement en 14 rencontres. C'est moins que la moitié du total de Michael Cammalleri, le meneur à ce chapitre chez le Canadien avec 54. C'est 20 de moins que Brian Gionta, 10 de moins que Tomas Plekanec. Même Maxim Lapierre (27) a plus de tirs que Kostitsyn.

«Vous voulez que je fasse quoi: que je tire de la ligne rouge? Des fois je tire, d'autres fois, je tente de compléter des jeux. Mais je ne peux y arriver en restant sur le banc», a répliqué le Biélorusse.

Dans le vestiaire, les coéquipiers de Kostitsyn se sont ralliés derrière lui.

«C'est un morceau important de notre attaque. Il doit tirer et avoir plus confiance en ses moyens», a déclaré Brian Gionta.

«Je suis déjà passé par là, à Los Angeles, où j'ai parfois été limité à deux minutes d'utilisation. Le match suivant, je me défonçais pour en obtenir davantage. C'est l'attitude qu'il doit afficher», a ajouté Michael Cammalleri.

Questionné à savoir si un vétéran comme lui ne pouvait pas aider la cause de Kostitsyn en lui offrant des conseils, Glen Metropolit s'est contenté de sourire. «Il y a quelqu'un qui se charge déjà de lui rappeler que les choses ne vont pas bien. Il n'a pas besoin de pression supplémentaire de la part de ses coéquipiers. On doit simplement l'appuyer afin de l'aider à regagner sa confiance. Et quand je parlais de quelqu'un, je ne parlais pas de vous ou des partisans.»