Tous les feux sont au vert à 2 ans de l'ouverture des JO de Londres, le 27 juillet 2012, avec un gigantesque chantier achevé à plus de 70% dans l'East-End de Londres réhabilité, assurent des organisateurs confiants en dépit de coupes budgétaires successives.

D'évidence, la devise du baron Pierre de Coubertin, l'inventeur des Olympiades modernes --«plus vite, plus haut, plus fort»-- gêne aux entournures les responsables du projet britannique.

C'est que Pékin, en 2008, «a mis la barre très haut», a concédé le maire de Londres, Boris Johnson. Puis la crise économique et son corollaire, l'austérité, sont passées par là.

«Nous avons toujours eu pour objectif de livrer des Jeux qui ne soient pas seulement plus imposants que les précédents, ce qui s'est toujours fait. Ces Jeux ont à coeur le souci de l'héritage, c'est en cela qu'ils sont différents», explique Sebastian Coe, l'ancien champion de demi-fond à la tête du comité d'organisation.

Des JO majestueux mais pas dispendieux

En clair, les troisièmes JO du Royaume-Uni (arès 1908 et 1948) seront majestueux sans être dispendieux, avec l'engagement fait aux contribuables de recycler un maximum d'installations pour un usage post-olympique.

Le secrétaire d'Etat au Sport et aux JO, Hugh Robertson, se veut rassurant : il a obtenu 27 millions de livres d'économies sur un projet de 9,3 milliards de livres (11 milliards d'euros), et laisse présager un nouveau tour de vis à l'automne, sans impact sur «la livraison essentielle». Il est vrai que le devis initial a été quasi quadruplé!

Son principal souci? Il sera «très difficile de réaliser une meilleure performance qu'à Pékin». Mais c'est à l'exceptionnelle 4è place des Britanniques au tableau des médailles qu'il fait allusion.

Le Comité International Olympique (CIO) lui, est serein. «Tout à fait impressionnant» dans «un environnement économique compliqué», a jugé son président Jacques Rogge, à l'issue d'une récente tournée des sites.

Les jeux seront «spectaculaires», promet Sebastian Coe. «Sensationnels et typiquement britanniques» renchérit le maire.

«Exaltante, palpitante, captivante», dit de la cérémonie d'ouverture Danny Boyle, le réalisateur oscarisé en 2009 de «Slumdog Millionnaire» et chargé de la mettre en scène.

L'East-end en pleine rénovation

En ce mois de juillet 2010, plus de 10 000 ouvriers s'affairent sur ce qui était il y a peu une vaste friche industrielle polluée et hérissée de pylones électriques, à proximité immédiate de l'opulent ilôt financier de Canary Wharf.

L'East-End, longtemps synonyme de misère et de criminalité galopante, accueille désormais la carcasse du grand stade olympique de type Colisée, à capacité modulable, pour passer de 25 000 à 80 000 spectateurs le temps de la grand-messe de l'athlétisme.

A proximité, le complexe aquatique conçu par l'architecte anglo-irakienne Zaha Adid est coiffé d'un toit en forme de vague, tandis qu'on pose le parquet du vélodrome.

Le gros oeuvre est en voie d'achèvement au village olympique, qui hébergera 17.000 athlètes et délégués avant d'être transformé en appartements. The «Big Build» (le grand chantier), concentré sur la capitale, est en avance, au point qu'il pourrait être livré dès juillet 2011 au lieu d'octobre.

Déjà, les premiers records sont annoncés : 5.000 contrôles antidopage, un nombre jamais vu de VIP, qui promet un dispositif de sécurité considérable, et  la réservation au grand public des trois-quarts des billets.

Restent une desserte des sites olypiques par route et transports publics «problématique» et à améliorer, avertit Denis Oswald, président de la commission de coordination du CIO.

La construction envisagée d'un téléphérique, comme à Barcelone, pour mieux franchir la Tamise, ne suffira pas à résoudre ce problème-là.