L'Agence mondiale antidopage (AMA), qui réunit ses instances dirigeantes ce week-end à Montréal, va faire le point sur les mesures de localisation des athlètes, plus d'un an après leur entrée en vigueur qui avait suscité une levée de boucliers surtout au soccer et au tennis.

Le comité exécutif, à huis clos samedi, et le conseil de fondation, dimanche, auront en main un rapport intérimaire sur l'application de ces mesures qui obligent la plupart des sportifs de l'élite à fournir leur agenda des trois prochains mois - une heure par jour et un lieu - afin de pouvoir être localisés en cas de contrôle antidopage inopiné.

Comme il revient à chaque fédération sportive internationale et agence nationale antidopage de fixer la liste de leurs athlètes devant se soumettre à ces obligations, l'étude en cours vise à vérifier qu'il n'y a pas une trop grande flexibilité entre les pays et les disciplines dans la définition de ce groupe cible.

Plusieurs vedettes des courts, comme Rafael Nadal, ou des stades, dont le président de l'UEFA Michel Platini, avaient brocardé cette politique mise en place au 1er janvier 2009, y voyant une atteinte inadmissible à la vie privée.

Le football, qui réclamait que les joueurs soient laissés tranquilles pendant leurs trois semaines de vacances, a mis jusqu'au printemps pour définir les critères de son groupe cible.

Mais ce sont les sanctions dont ont écopé les deux joueurs de tennis belges, Yanina Wickmayer et Xavier Malisse, qui ont suscité le plus grand émoi.

La question des laboratoires

Suspendus un an par le Tribunal flamand antidopage en novembre pour avoir omis à trois reprises en moins de 18 mois de remplir leur formulaire, les deux Belges ont fait appel, et été autorisés à rejouer en attendant que le Tribunal arbitral du sport (TAS) se prononce sur l'épilogue de l'histoire.

Lors de la précédente réunion de ses instances dirigeantes, début décembre à Stockholm, l'AMA avait lancé le passeport biologique de l'athlète, un nouvel outil qui consiste à détecter le dopage par ses effets sur l'organisme, et notamment le dopage sanguin en surveillant les taux d'hémoglobine ou l'hématocrite.

L'AMA va décider ce week-end si les prélèvements sanguins destinés à la constitution de ce passeport peuvent être analysés dans des laboratoires autres que les 35 laboratoires antidopage accrédités dans le monde.

Plusieurs fédérations dont l'athlétisme (IAAF) aimeraient ainsi disposer d'un plus vaste réseau de laboratoires, ce qui leur permettrait à la fois de réduire les coûts de transport et de rendre moins périlleux certains contrôles, sachant qu'une fiole de sang doit être analysée dans les 36 heures suivant le prélèvement pour être valide juridiquement.

Les laboratoires d'analyses médicales ou de médecine légale, qui seront ainsi sollicités, devront cependant respecter un certain nombre de critères pour être approuvés par l'AMA.