Les défaites en première ronde n'ont pas toutes la même saveur. Certains clubs, comme les Capitals de Washington et les Devils du New Jersey, avaient de grandes visées et il y a de grandes remises en question aujourd'hui. D'autres, comme les Kings de Los Angeles ou les Coyotes de Phoenix, n'auront pas des vacances aussi pénibles à vivre puisque le seul fait de participer aux séries éliminatoires constituait un exploit. Voici trois catégories de défaites et les équipes qui y sont rattachées.

Élimination qui fait mal

Les Capitals de Washington en font partie, évidemment. Meilleure équipe de la LNH en saison régulière, elle a bêtement perdu une avance de 3-1 dans la série contre vous savez qui. Le jeu défensif de l'équipe n'était pas très structuré, les attaques individualistes, et le propriétaire Ted Leonsis a été plutôt clair dans son message aux partisans. À la place de l'entraîneur Bruce Boudreau, je serais un peu nerveux. Les Capitals ont une équipe encore très jeune, mais un sérieux redressement s'impose.

 

Le DG des Devils du New Jersey, Lou Lamoriello, a vite éteint les feux au lendemain de l'élimination de son équipe. Trois jours plus tard, l'entraîneur Jacques Lemaire démissionnait. Les Devils avaient un club pour veiller tard et Lamoriello avait même réussi un coup fumant, en février, en obtenant l'attaquant Ilya Kovalchuk, des Thrashers d'Atlanta. Hier, le propriétaire de l'équipe, Jeff Vanderbeek, a fait une sortie publique spectaculaire. «Je ne crois pas aux coïncidences, a-t-il déclaré à propos des trois défaites en première ronde de l'équipe en autant de printemps. Il faut se poser les questions difficiles.» Changements à prévoir?

Des défaites morales

Le directeur général des Kings de Los Angeles, Dean Lombardi, a commencé la lente reconstruction de son équipe en 2006. Les jeunes Anze Kopitar, Dustin Brown, Drew Doughty, Jack Johnson et le gardien Jon Quick ont bien progressé. Une victoire en première ronde aurait constitué un bonus. Ce club est encore jeune et regorge d'espoirs dans les mineures. Le meilleur est à venir.

On pourrait dire la même chose de l'Avalanche du Colorado, qui a surpris cette saison dans l'ère post-Joe Sakic. Matt Duchene, troisième choix du repêchage de 2009, a eu un grand impact dès sa première année et il forme un excellent jeune noyau à l'attaque avec Paul Stastny, Chris Stewart, Peter Mueller et quelques autres.

Les Coyotes de Phoenix étaient en principe favoris contre les Red Wings de Detroit, puisqu'ils les avaient devancés au classement. Dans la réalité, la commande était de taille. Phoenix a connu une saison régulière inespérée et poussé les Red Wings à la limite de sept matchs. Ils ont largement dépassé les attentes. À la différence des Kings et de l'Avalanche, ce club était cependant constitué à majorité de vétérans. Ses espoirs sont encore dans les mineures (Kyle Turris, Mikkel Boedker) ou dans la KHL (Viktor Tikhonov). L'équipe est menacée de perdre quelques joueurs importants puisque Matthew Lombardi, Zbynek Michalek et Adrian Aucoin deviendront joueurs autonomes sans compensation.

Les Sénateurs d'Ottawa avaient raté les séries éliminatoires l'an dernier et perdu Dany Heatley. On ne savait donc pas trop à quoi s'attendre de ce club. Mais, dirigés de main de maître par l'entraîneur Cory Clouston, ils ont été hautement compétitifs tout l'hiver. Une défaite aux mains des Penguins de Pittsburgh n'a rien de déshonorant. Ils auront besoin de meilleures performances de leurs gardiens pour progresser.

Plus ça change, plus c'est pareil

Les Sabres de Buffalo et les Predators de Nashville se ressemblent beaucoup. Ils ont le même entraîneur depuis des lunes. Leur directeur général doit faire son travail avec un budget serré. Ils font d'assez bons choix au repêchage. Ce sont des clubs de cols bleus compétitifs d'une année à l'autre. Mais à la fin de chaque saison, c'est le perpétuel recommencement. Leur bilan n'est jamais très négatif, mais jamais très positif non plus. Auront-ils un jour l'occasion de dominer leur sport pendant quelques saisons consécutives?