L'Autrichien Bernhard Eisel, habitué aux places d'honneur, a remporté à 29 ans le plus beau succès de sa carrière en s'imposant au sprint dans la classique flamande Gand-Wevelgem, largement conditionnée par le vent qui a piégé de nombreux favoris.

Au bout de la longue ligne droite de Wevelgem, le coureur de la formation Columbia a devancé au sprint ses cinq derniers compagnons d'échappée. Avec deux longueurs d'avance, il s'est imposé devant les Belges Sep Vanmarcke, 2e, et Philippe Gilbert, 3e, au terme d'un sprint lancé par l'Américain George Hincapie.

En l'absence de son leader, le Britannique Mark Cavendish, l'Autrichien a pris ses responsabilités et a parfaitement profité de l'erreur d'Oscar Freire à dix kilomètres de la ligne.

L'Espagnol, vainqueur de Milan-SanRemo huit jours plus tôt, semblait le plus véloce des hommes de tête en vue du sprint final. Mais, placé en queue de groupe, il a été piégé par le vent et par un ralentissement du coureur placé devant lui. Concédant quelques mètres de retard, il n'a jamais pu boucher le trou par la suite.

«Quand j'ai vu qu'Oscar ne faisait plus partie du groupe, je me suis dit que j'étais le plus rapide des rescapés et que j'avais une belle chance», a expliqué Eisel.

«Je n'aimais pas cette course»

«C'est mon plus beau trophée. Et pourtant, avant ce dimanche, Gand-Wevelgem était une course que je n'aimais vraiment pas», a déclaré l'Austrichien qui, en huit participations auparavant, n'avait terminé la classique flamande qu'à une seule reprise.

«C'est une course difficile. Il faut se battre continuellement contre le vent. Je n'aime pas ça... Mais à partir d'aujourd'hui, Gand-Wevelgem ça va devenir mon grand amour», a-t-il conclu dans un éclat de rire.

Dès la mi-course, les bourrasques ont provoqué de nombreuses bordures qui ont mis en difficulté plusieurs favoris à l'image du Français Sylvain Chavanel, rapidement piégé.

A 35 kilomètres de la ligne, la dernière ascension du Mont Kemmel, ultime difficulté de m'épreuve, a permis aux dix plus costauds (Eisel, Hincapie, Gilbert, Freire, Vanmarcke, Roelandts, Breschel, Inglinski, Kouchinsky et Oss) de distancer tous les autres avant l'explication finale.

Eisel succède au Norvégien Edvald Boasson Hagen, vainqueur en 2009 et qui a abandonné à mi-course cette année afin de préserver un tendon d'Achille douloureux.

Le Suisse Fabian Cancellara et le Belge Tom Boonen, grands animateurs du Grand Prix de l'E3 remporté samedi par le premier devant le second, ont logiquement manqué de fraîcheur dimanche et n'ont joué aucun rôle dans la course.

Sur ce qu'ils ont montré ces deux dernières semaines, ils figureront parmi les grands favoris du Tour des Flandres, dimanche prochain au départ de Bruges.