Les unités spéciales du Canadien ont peut-être pris du mieux, mais en étant aussi indisciplinés, les hommes de Jacques Martin jouent un jeu dangereux.

Au cours des 23 dernières rencontres, il n'y a eu qu'un seul match au cours duquel le Tricolore a bénéficié d'un plus grand nombre d'avantages numériques que son opposant. «On manque de discipline, et moi le premier», a admis Ryan O'Byrne, coupable de deux infractions, jeudi, face aux Penguins de Pittsburgh.

 

«Ça fait un bout de temps que ça dure. Notre désavantage se porte à merveille, mais on ne peut pas continuer de se fier à lui.»

En effet, ce n'est pas parce que l'infériorité numérique a blanchi l'adversaire à ses 27 dernières occasions qu'il faut continuer de jouer à quatre contre cinq!

À l'échelle de la ligue, seul l'Avalanche du Colorado (140) a donné à l'adversaire plus de supériorités numériques que le Tricolore (138). À l'inverse, le CH est la formation qui a profité du moins d'attaques massives dans tout le circuit (94).

Ce n'est pas ce qui s'appelle mettre les chances de son côté!

Une différence qui en dit long

Lorsqu'on compare la différence des unités spéciales (avantages moins désavantages), on voit mieux quel trou s'est creusé le Canadien.

Le Tricolore est dernier de la ligue à ce chapitre, ayant donné 44 supériorités numériques de plus qu'il en a reçu. L'équipe qui se classe 29e, les Ducks d'Anaheim, est à -24.

Ceux qui tirent le mieux leur épingle du jeu dans toute la ligue sont les Stars de Dallas, qui ont bénéficié de 36 attaques à cinq de plus qu'ils n'ont eu d'infériorités numériques. Le problème est donc double. D'une part, le Canadien fait preuve d'indiscipline. Mais d'autre part, il ne force pas l'autre équipe à écoper de punitions.

La punition vient souvent d'ailleurs

La deuxième punition à O'Byrne, jeudi, illustre bien le problème d'indiscipline chez le Canadien. Rappelons que Josh Gorges a mis la défaite de jeudi sur le compte des revirements et des erreurs en zone centrale.

Eh bien! ce n'est pas étranger aux punitions dont le CH a écopé. «Tyler Kennedy s'amenait avec vitesse vers le filet après qu'un de nos jeux eut avorté en zone neutre, a raconté O'Byrne. En plus, il y avait un changement de trio.

«C'est une punition que je me devais me prendre (pour arrêter Kennedy). Mais j'aurais pu éviter qu'on se retrouve dans cette situation-là.»

C'est gentil de prendre le blâme, Ryan. Mais le grand défenseur n'aurait pas été forcé de se compromettre s'il n'y avait pas d'abord eu cette bourde en zone neutre.

«Souvent, les punitions surviennent à l'origine du jeu, a reconnu Jacques Martin. On ne passe pas assez de temps en zone offensive et trop de temps dans la nôtre. On se met dans des situations précaires, où des pénalités peuvent être signalées.»

«Se salir le nez»

L'autre aspect à améliorer, c'est d'obtenir plus d'occasions en avantage numérique. Forcer l'adversaire à commettre des infractions. «On doit améliorer notre jeu à forces égales, a noté Martin. On doit pratiquer un meilleur échec-avant, qui va embouteiller l'adversaire dans sa zone.

«La solution pour provoquer plus de punitions, c'est d'aller se salir le nez. Il faut foncer au filet et batailler pour les retours de lancers.»

«C'est dans l'intensité qu'on va connaître du succès», a ajouté Maxim Lapierre, qui a connu un bon match, jeudi, aux côtés de Scott Gomez. Si l'on est intense de façon continuelle, l'adversaire va étirer ses présences et vers la fin, il risque d'utiliser son bâton pour accrocher ou retenir.»

Des joueurs sur le banc

Tout ce temps passé à court d'un homme fait dérailler le plan de match du Canadien et réduit l'utilisation d'éléments offensifs comme Michael Cammalleri, Andrei Kostitsyn et Max Pacioretty.

«Pour un gars comme moi, habitué de jouer plusieurs minutes et de créer des jeux d'une présence à l'autre, c'est difficile de se retrouver aussi souvent en désavantage numérique, car cela brise le rythme, a expliqué Cammalleri. Alors, il faut se parler sur le banc. Je dis à Andrei: «Hé, on reste dans le match! Dès que cette punition-là se termine, on fonce!»»

Pacioretty est bien d'accord pour dire qu'être trop souvent assis au banc fait perdre à un joueur le rythme de son match. «Et c'est précisément pour cette raison que je veux gagner la confiance des entraîneurs, de façon à jouer un jour au sein du désavantage numérique», a-t-il confié.

WEBER À HAMILTON

Le jeune Yannick Weber devait accompagner le Canadien à Atlanta, mais l'équipe s'est ravisée à la dernière minute. Le défenseur de 21 ans a plutôt été retourné aux Bulldogs de Hamilton. La guérison surprise de Jaroslav Spacek a rendu superflue la présence deWeber avec le Canadien. Le Suisse participera au prochain match des Bulldogs, demain, face au Heat d'Abbotsford. Outre Andrei Markov, Weber a été le seul joueur du Canadien à se délier les jambes sur la patinoire de Brossard, hier. Le reste de l'équipe s'est limité à un entraînement hors glace.

AVANTAGES ET DÉSAVANTAGES

ÉQUIPE AN DN DIF

Dallas 137 101 36

Buffalo 123 96 27

Nashville 119 98 21

Detroit 121 101 20

New Jersey 110 90 20

Pittsburgh 134 117 17

Edmonton 124 108 16

San Jose 130 120 10

Minnesota 125 115 10

Washington 128 120 8

Vancouver 125 120 5

Chicago 103 98 5

Los Angeles 131 128 3

Tampa Bay 131 129 2

Caroline 135 135 0

Islanders 120 120 0

Toronto 118 119 -1

Boston 109 110 -1

Floride 125 127 -2

Atlanta 107 113 -6

Calgary 104 115 -11

Colorado 127 140 -13

St.Louis 106 119 -13

Philadelphie 118 132 -14

Columbus 118 133 -15

Phoenix 114 131 -17

Rangers 110 129 -19

Ottawa 109 129 -20

Anaheim 111 135 -24

Montréal 94 138 -44

AN: nombre d'avantages numériques

DN: nombre de désavantages numériques

DIF: différence