Ce sera la quatrième fois à leurs huit derniers matchs que les Alouettes affronteront les Eskimos, ce soir à Edmonton. Les Oiseaux ont gagné les deux dernières fois, en finale de l'Est en novembre 2008 (36-26) et lors du match d'ouverture locale, il y a trois semaines.

La ligne défensive a été un facteur déterminant dans l'élimination des Eskimos, l'automne dernier, et elle a réussi quatre des cinq sacs encaissés par Ricky Ray lors de la convaincante victoire des Alouettes, 50-16, au début du mois.

 

Or, selon Keron Williams, la performance de la ligne défensive face aux Eskimos cette saison était loin d'être satisfaisante.

«Même si on a gagné, je ne pense pas qu'on ait joué aussi bien qu'on aurait dû le faire, et même si on a obtenu des sacs, je ne pense pas qu'on ait pressé le quart comme on aurait dû le faire. C'est le point de vue de Mike Sinclair et on y croit», a déclaré Williams, qui mène l'équipe et occupe le deuxième rang de la LCF avec quatre sacs.

Sinclair est bien sûr l'entraîneur de la ligne défensive. Certains avaient ouvertement remis en doute la décision des Alouettes d'avoir embauché Sinclair l'année dernière. Le discours se résumait essentiellement à ceci: «Pourquoi encore un gars de la NFL, alors qu'il y a un tas de bons entraîneurs ici?»

Ce ne serait pas parce que l'un des principaux mandats d'un entraîneur de ligne est d'enseigner l'art de se rendre au quart, et qu'aucun de nos entraîneurs ici n'a mené la NFL avec 16,5 sacs, comme l'a fait Sinclair en 1998 chez les Seahawks de Seattle?

«Certaines personnes croient que notre travail est simplement de foncer vers l'avant et de plaquer le quart-arrière, a dit l'ailier défensif John Bowman. Or, il y a une quantité de détails à respecter afin d'y parvenir. Mike est un tacticien. Il insiste beaucoup sur notre jeu de mains, notre jeu de pieds, et il s'assure toujours que les deux soient bien coordonnés. Il nous enseigne plusieurs choses que notre entraîneur précédent ne nous enseignait pas, des trucs qu'il a appris dans la NFL.»

Au terme de sa carrière de 12 saisons dans la NFL, Sinclair a occupé un poste d'assistant à l'Université West Texas A&M pendant deux saisons, puis a remporté le World Bowl lors de sa seule année avec les Sea Devils de Hambourg à titre d'entraîneur de la ligne défensive. Le Texan a ensuite joint les Alouettes.

Aucun doute que Sinclair est l'un des grands responsables de l'excellent début de saison que connaît la ligne, mais il reste que ce sont les Anwar Stewart, Keron Williams, John Bowman et compagnie qui dominent sur le terrain.

«Ils ont tout fait ce qu'ils pouvaient afin de devenir de meilleurs joueurs pendant la saison morte, a souligné Sinclair. Ils ont travaillé sur leur technique, ils ont investi le temps nécessaire dans la salle d'entraînement, ils ont étudié, ils ont tout fait ce qu'on pouvait exiger d'eux.»

Et selon Sinclair, voilà ce qui explique le départ-canon de son groupe.

«Ça nous a permis de reprendre là où on avait laissé les choses la saison dernière dès le début du camp. Les efforts que ces joueurs ont investis commencent à rapporter. Je pense que leur soif d'apprendre, jumelée à l'expérience que j'ai acquise dans la NFL et partout ailleurs, ainsi qu'à mon désir de m'améliorer en tant qu'entraîneur, constituent un très bon mélange.»

Réussir l'impossible

Les Eskimos connaissent un début de saison inégal (2-2), mais ont surmonté un déficit de 0-22 avant de l'emporter 38-33 contre les Roughriders, samedi, à Regina.

«S'ils ne forment pas déjà l'une des meilleures équipes de la LCF, ce n'est qu'une question de temps», a estimé l'entraîneur-chef Marc Trestman cette semaine.

Mais au risque de se répéter, les Eskimos, ce sont d'abord et avant tout l'équipe de Ricky Ray.

«Il est capable de réussir l'impossible, alors ce sera important de l'ébranler tôt dans le match», a analysé Williams, ce qui n'est jamais si simple à faire, selon son coéquipier Bowman.

«C'est difficile d'exercer de la pression sur ce gars-là, parce qu'il conserve toujours son sang-froid. Mais c'est la clé pour les vaincre. Si vous lui laissez le temps de le faire, Ray vous dépecera chaque fois. Nos entraîneurs nous (les joueurs de ligne) demandent d'exercer de la pression avec très peu d'aide; on ne peut pas utiliser le blitz trop souvent parce que Ray le lit trop bien. Mais on n'a pas à récolter 10 sacs pour connaître du succès, on n'a qu'à être dans son visage pendant toute la soirée.»