Karine Sergerie a bien hâte de recommencer à frapper. Pas que la vice-championne olympique soit en colère. Elle s'ennuie plutôt du taekwondo, dont elle est privée depuis les Jeux olympiques de Pékin.

Opérée à une hanche en septembre, Sergerie croyait pouvoir être remise au début de l'année. Mais la guérison a été plus lente que prévue. «Ça devait prendre trois mois, mais ça en fait maintenant sept», a confié l'athlète de 23 ans, qui doit reprendre l'entraînement avec contacts la semaine prochaine. Depuis l'automne, elle a été limitée à de la remise en forme et de la musculation. «Même si la pause a fait du bien, je commence à être tannée.»

L'athlète de 23 ans espère pouvoir participer aux prochains Mondiaux de Copenhague, en octobre prochain. Elle se donne un mois pour décider si sa santé le lui permettra.

En attendant, Sergerie était de passage à Montréal, mardi, pour recevoir une bourse de 3000 dollars de la Banque Nationale, dans le cadre d'un programme avec la Fondation de l'athlète d'excellence.

En cette période d'austérité économique, la somme est bienvenue, d'autant que Sergerie a quitté la résidence familiale de Sainte-Catherine pour s'installer dans un condo à Québec. Elle a en effet joint les rangs du club de taekwondo de Sainte-Foy, où oeuvre son nouvel entraîneur Alain Bernier et son collègue olympien Sébastien Michaud. «Il y a une bonne chimie dans le groupe, explique-t-elle. Je m'entraîne avec des gens qui partagent mon objectif de faire un cycle olympique complet.»

Rare médaillée québécoise à Pékin, Sergerie n'a pas exactement passé à la banque à son retour. «Je m'attendais un peu à ça, affirme-t-elle. Les gens qui m'appuyaient avant les Jeux sont encore les mêmes qui le font aujourd'hui. Je leur en suis très reconnaissante. Il y en a d'autres qui ont voulu m'appuyer, mais à quel prix? Je préfère me concentrer sur mon entraînement. C'est correct, je me débrouille vraiment bien.»

L'aide de la Banque Nationale sera néanmoins très utile pour payer l'équipement et les voyages, mais surtout pour parer aux imprévus, dit Sergerie. «Je ne peux pas toujours demander à mes parents de payer...»

La taekwondoïste n'est pas la seule privilégiée. Au total, la Banque Nationale a récompensé 27 athlètes mardi, leur remettant des bourses de 1500 (relève), 2500 (élite) ou 3000 (excellence) dollars.

La patineuse de vitesse Marianne St-Gelais, championne du monde junior, prévoit se servir de l'argent pour l'achat de lames, bottines, gants, lunettes, etc. À titre d'exemple, une paire de lames peut coûter entre 500 et 700 dollars. Durée de vie : deux semaines ou deux ans...

Les autres récipiendaires dans la catégorie excellence sont Roseline Filion (plongeon), Gabriel Beauchesne-Sévigny (canöe de vitesse), David Tremblay (lutte olympique), Michelle Caron (water-polo), Christine Girard (haltérophilie), Sébastien Michaud (taekwondo), Olga Ovtchinnikova (escrime), Sergio Pessoa (judo), François-Olivier Roberge (patinage de vitesse), Olivier Rochon (ski acrobatique), Pierre-Luc Thériault (tennis de table) et David Zilberman (lutte olympique).