Pendant que le tout Québec sportif analysait hier l'embauche de Mathieu Schneider par Bob Gainey, Jean Perron, l'ex-entraîneur du Canadien, au même moment, lançait une bombe en dévoilant à CKAC les noms de trois joueurs comme étant des joueurs continuellement «sur le party».

«Mes sources sont en béton et mon informateur est quelqu'un de parfaitement crédible et de très au fait de ce qui se passe chez le Canadien. Si je dénonce la conduite de ces trois jeunes c'est parce que je ne veux pas qu'il arrive à Guy Carbonneau ce qui m'est arrivé : se faire congédier sous prétexte qu'il est incapable d'établir une quelconque discipline au sein de sa formation. À mon époque, tout le monde au sein du Canadien, tout le monde sauf moi, était au courant des frasques hors glace de Petr Svoboda et de Shayne Corson. Si on m'en avait avisé, j'aurais pris les mesures qui s'imposaient. Mais quand je l'ai su, il était trop tard, j'étais congédié. Cela dit, il est maintenant important que Guy sache ce qui se passe.» Wow !

Si Jean Perron a été informé des soirées bien arrosées que se tapent régulièrement ces trois joueurs, il serait surprenant que dans une ville comme Montréal, là où les gestes des joueurs sont épiés à la loupe, la haute direction du Canadien ne l'ait pas été aussi.

Quoi qu'il en soit, juste à regarder on voit bien que la machine du Canadien grince de partout. Manque d'effort, manque de cohésion, manque d'homogénéité, absence d'esprit de corps, absence de partage, absence tout court, le Canadien, en 40 ans de carrière, ne m'est jamais apparu aussi inepte et aussi désorganisé que présentement.

Trois victoires au cours des 13 derniers matches, dont une volée au Colorado, le Canadien joue présentement comme l'une des pires formations de la Ligue nationale.

On l'a dit cent fois, le problème du Canadien c'est qu'il n'a rien d'une

équipe.  

Sans capitaine, sans véritable leader, sans amour, cette formation est formée de petites cliques. Et ce n'est pas l'arrivée de Schneider, 39 ans, qui va changer quoi que ce soit à la donne. Schneider, un as en avantage numérique dit-on, n'a marqué qu'un seul but avec les Thrashers lorsque l'adversaire avait un homme au cachot. Allô as !

Pourquoi Gainey est-il alors allé le chercher, lui qui en septembre dernier ne semblait pas du tout intéressé à ses services?

«Parce qu'il était le meilleur défenseur disponible,» a dit le DG du Canadien.

Moi qui m'attendais à ce que Gainey annonce à ses dix joueurs qui en sont présentement à leur dernière année de contrat, onze maintenant avec Schneider,  qu'il allait finalement déroger à ses habitudes et commencer dès aujourd'hui à négocier de nouvelles ententes avec eux, comme il l'avait fait pour Koivu il y a quelques années, n'est-ce pas ; moi qui m'attendais à ce que Gainey annonce l'embauche d'Éric  Desjardins à titre d'entraîneur des défenseurs afin de supporter le fade Doug Jarvis, ou, mieux encore, qu'il en était venu à un accord avec Saku Koivu pour qu'il laisse enfin tomber sa clause de non-échange, voilà qu'on nous annonce l'embauche de Schneider.

Un pétard mouillé quant à moi.

Qui ne règlera rien à rien. Le problème du Canadien se situe au niveau des oreilles. Et cette formation n'ira nulle part tant et aussi longtemps que cette équipe-là ne se cimentera pas.

Et jamais elle ne se cimentera tant et aussi longtemps, entre autres anomalies, que son capitaine sera le pire des rassembleurs.

Mille fois on l'a dit et ce matin il nous faut encore le répéter.

Quelqu'un, quelque part, devrait bien finir par comprendre ?

Les fans du Canadien méritent amplement mieux que ce qu'on leur offre présentement.

Parce que présentement, voyez-vous, le gâchis est total.

Belle année du centenaire, ne trouvez-vous pas 30