Depuis 12 ans, Lindy Ruff a mené de main de maître les destinées des Sabres de Buffalo, et cela malgré la perte de joueurs étoiles tels que Bryan Campbell, Chris Drury, Daniel Brière, Jean-Pierre Dumont et Jay McKee.

Il a conduit sa troupe à la finale de la Coupe Stanley en 1999, puis au sommet de la LNH au cours de la saison 2006-07 en gagnant le trophée du Président. Au plan personnel, il a mérité le trophée Jack Adams, décerné à l'entraîneur par excellence en 2005-06.

Ruff est toutefois le premier à admettre que son travail d'entraîneur n'a pas été facile: «Tu tournes le coin et tu penses avoir relancé ton équipe lorsque tu arrives à un autre virage. Il y a toujours un nouveau défi à relever.»

Les Sabres, vainqueurs des Penguins de Pittsburgh (4-3) vendredi soir, sont arrivés à Montréal avec un rendement de 3-6-0-1 à leurs 10 matches précédents. Tout comme le Canadien, ils ont connu un mois de novembre difficile (5-6-0-1) après un excellent début de saison en octobre (6-2-0-2).

«Il y a beaucoup de pression. Tu dois pousser tes joueurs, mais tu dois également savoir quand arrêter de pousser. Tu ne veux pas les envoyer dans un précipice.

«L'entraîneur doit évaluer ses joueurs à l'effort. Ainsi, au cours de la période de nos cinq revers successifs, il y a eu deux matches que nous méritions de gagner. On provoquait des chances de marquer sans pour autant convertir ces occasions. Avec la parité dans la LNH, tu dois avoir une certaine dose de chance avec la rondelle. Tu dois avoir des bonds favorables. En bout de ligne, ces choses-là finissent par s'égaliser», a conclu Ruff.

À ce sujet, son gardien auxiliaire Patrick Lalime, qui était de service hier soir, a parlé de l'importance des unités spéciales: «De nos jours, toutes les équipes de la LNH ont un bon système de jeu. Les clubs moins talentueux compensent par un travail acharné. Cela se joue donc souvent au niveau des unités spéciales.»

Les Sabres se sont pointés à Montréal avec le 13e jeu de puissance de la LNH (19%) et la cinquième moyenne en désavantage (88,6%), tout en accusant un rendement négatif à forces égales (37-46).

Ruff trouvera certes un moyen de corriger cette situation. C'est ce qu'il fait depuis 12 ans à la barre des Sabres de Buffalo, ce qui lui vaut d'être l'entraîneur le plus souvent victorieux dans l'histoire de cette équipe (376 au début de la saison).