Certains ont joué dans la Ligue nationale de hockey. D'autres ont dirigé une équipe de la LNH. D'autres encore ont rêvé de diriger. Il y a des journalistes de la presse écrite, des animateurs et reporters de la télé, des animateurs de radio. Beaucoup se prétendent experts «ès» hockey. Quelques-uns le sont.

Il y en a tellement qu'on ne saura plus à quel analyste se vouer cette saison. Qui sera notre maître à penser? (Aucun en fait, mais bon). À qui accorderons-nous le plus de crédibilité? À qui le moins? Parce qu'il faudra faire la part des choses... et des experts.

 

Vous et moi, qui n'avons jamais joué la «game» ni dirigé une équipe dans cette ligue, sommes assez connaisseurs pour faire la différence entre l'intervenant pertinent et celui qui cherche à provoquer la controverse par la cacophonie plutôt que la symphonie des mots, le non-sens plutôt que le bon sens. C'est le commentateur-»showman» qui vise la notoriété au prix de la crédibilité. À chacun ses choix.

Pourquoi écrire sur les analystes aujourd'hui? C'est que jamais on aura eu droit, comme en 2008-2009, à autant d'émissions consacrées aux sports, pardon, au hockey, pardon encore, au Canadien, avec autant d'analystes et des points de vue qui, en fin de compte, se ressembleront beaucoup d'un intervenant à l'autre. Il y a menace de redondance.

On a parlé hockey presque tout l'été, cherché des prétextes pour en parler, en inventer quand on n'en trouvait point. Le hockey est une passion collective, j'en conviens, mais pas au point d'en parler quand il n'y a rien à dire, avec des propos forcément délirants puisqu'il ne se passe rien, donc sans contenu.

On en parlera plus encore dans les prochains mois.

À 110%, bien sûr, quasi une émission-culte, comme Slap Shot au cinéma, pas toujours plus subtile que le film, mais un peu plus que dans le passé. Il y a eu effort à 110%, mais trop souvent encore les interventions pertinentes se perdent dans les cris primaux. Mais on regarde, ne serait-ce que par curiosité. On verra si l'écoute souffrira de la compétition au cours des prochains mois.

On en parlera à La zone aussi, moins cacophonique que 110%. Une formule plus posée, avec certains que je classe parmi les grands connaisseurs en hockey. Je pense surtout ici à Dany Dubé et Gérard Gagnon. Le problème de La zone, c'est son heure tardive de diffusion et une image qui fait penser à 110% dont elle est un clone modifié. On verra si son écoute a plafonné.

Et voilà que RDS entre dans la guerre des émissions de fin de soirée avec une quotidienne de discussions dont on sait peu de choses encore. D'autres analyses qui s'ajouteront à celles des avant, pendant et après-matchs, sans compter les bulletins Sports 30. Il en faudra des spécialistes et RDS en a. Une dizaine au moins.

À la radio, CKAC a redistribué certaines collaborations, mais ramène les mêmes analystes-vedettes que l'an passé. Aucune victime des récentes coupes budgétaires. On a même ajouté Yvon Pedneault. Que du hockey, sauf dans l'émission Gérants d'estrades du polyvalent Jacques Thériault et dans celles de Jean Chartrand sur les sports et athlètes amateurs, la chasse, la pêche et l'automobile. Celle que vous conduisez, pas celle d'Alonso. Oui, il y a une émission consacrée aux athlètes amateurs à CKAC. Un secret bien gardé.

Un bel hiver en perspective pour un chroniqueur-médias.