Un Suisse de perdu, un de trouvé. Mark Streit a peut-être quitté le Canadien pour se joindre aux Islanders de New York, cet été, mais le Tricolore pourrait peut-être miser sur un autre défenseur suisse à court terme: Yannick Weber.

À la mi-août, le CH a accordé un contrat de trois ans à Weber, qu'il a repêché au 73e rang en 2007 et qui vient de compléter son stage junior avec les Rangers de Kitchener. Le défenseur qui aura 20 ans le 23 septembre était craint pour son tir et ses habiletés, l'an dernier dans la Ligue junior de l'Ontario, surtout en avantage numérique.

À défaut de jouer avec son compatriote Streit, Weber pourrait donc lui succéder dans un avenir rapproché, notamment au sein du jeu de puissance montréalais.

«Bien des gens disent que je suis le même genre de joueur que Streit, a reconnu Weber, qui s'est même dit prêt à évoluer à l'attaque si on le lui demandait. Streit n'avait jamais pensé jouer un jour à l'avant, mais il l'a fait. Alors si on me demande la même chose, je saisirai la chance. Peu importe où tu joues, l'important, surtout quand tu en es à ta première année dans les rangs professionnels, c'est de prendre tout le temps de glace qu'on te donne et d'essayer d'en profiter le plus possible.»

De façon réaliste, Weber vise un poste avec les Bulldogs de Hamilton dans la Ligue américaine, en se disant que tout peut arriver par la suite.

«Je vois qu'il y a beaucoup de monde à la ligne bleue, ils ont leur sept premiers défenseurs en place, mais on ne sait jamais, il y a les blessures, il y a toujours quelqu'un qui ne connaît pas une bonne saison, a souligné Weber. Alors si on me rappelle, je vais saisir l'occasion de vivre une belle expérience, qui va m'aider d'une façon ou d'une autre, m'aider à savoir où j'en suis dans mon développement. Mais si je reste à Hamilton, c'est bien ça aussi. Ça me permettrait d'emmagasiner de l'expérience, de m'habituer à jouer au hockey avec des hommes.»

Weber devra par contre oublier son rêve de jouer chez le Canadien en compagnie de Streit, qui est en quelque sorte un précurseur du hockey suisse puisqu'il a été le premier patineur helvète à jouer aussi souvent dans la LNH.

«C'aurait été plaisant de jouer avec lui... J'imagine qu'on se verra au sein de l'équipe nationale (suisse), a affirmé Weber. Mais je le connais bien, et il m'a dit que ç'a été une décision difficile pour lui de quitter Montréal, parce qu'il adorait tellement ça ici. Mais au bout du compte, les affaires sont les affaires et, maintenant qu'il est plus âgé, le temps était venu pour lui de prendre la meilleure décision pour la suite de sa carrière.»

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Guillaume Latendresse était un spectateur attentif sur le banc du Canadien, lundi matin, quand s'est mise en branle la première séance d'entraînement du camp des recrues du Tricolore. Il regardait son petit frère Olivier, obtenu par le Canadien le printemps dernier, patiner sur la glace du Centre Bell.

«C'est quelque chose de spécial, a dit le cadet de Guillaume du patiner dans le temple montréalais du hockey. J'ai grandi à 10 minutes d'ici, donc jouer pour le Canadien, ç'a toujours été un rêve. Quand on allait à la patinoire, on avait notre chandail du Canadien, on voulait jouer pour le Canadien, donc c'est vraiment spécial pour moi d'être ici.

«La dernière fois que j'ai patiné ici, j'avais 12 ans je pense, c'était avec mon équipe pee-wee. Ce n'est pas le même contexte, mais c'est vraiment spécial.

«Je veux surprendre, je veux impressionner, je veux que le monde se rappelle de moi, qu'ils disent que je suis un bon joueur et que je mérite ma place chez le Canadien un jour, a dit Latendresse lorsqu'on l'a interrogé au sujet de ses objectifs. On verra ce qui va arriver, ce sera la décision de la direction.»

Olivier a dit n'avoir reçu aucun conseil particulier de son frère, si ce n'est de s'amuser et de donner son maximum. Après avoir aidé le club-école du Canadien à Cincinnati, le printemps dernier dans la Ligue de la côte est, le jeune Latendresse vise un poste avec les Bulldogs de Hamilton, dans la Ligue américaine, cette saison... même s'il rêve de jouer un jour avec son frère aîné.

«On essaie de ne pas trop en parler, mais c'est sûr qu'on y pense... Je ne me donne pas de limite de temps pour y arriver. Je veux simplement travailler fort, et pouvoir dire que j'ai fait du mieux que je pouvais.»

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Ce ne sont pas tous les grands espoirs du Canadien qui participent au camp des recrues du Canadien, cette semaine. Certains ne sont pas présents parce qu'ils n'ont pas le droit de se retrouver dans l'environnement d'une équipe professionnelle, comme les joueurs des rangs universitaires américains tels que Ryan McDonagh, par exemple.

«Ils ne peuvent venir à moins de rester moins de 48 heures», a indiqué Trevor Timmins, directeur du recrutement et du développement des joueurs du Canadien, qui a toutefois indiqué que l'équipe gardait tout de même l'oeil sur McDonagh, un défenseur de l'Université du Wisconsin.

«Nous continuons d'aller le voir régulièrement à l'Université du Wisconsin, et nous discutons régulièrement avec son entraîneur et lui, afin de s'assurer que son développement se poursuit bien, a souligné Timmins. En espérant qu'il soit retenu au sein de l'équipe junior en vue du championnat du monde et qu'on puisse le voir encore plus souvent cet hiver à Ottawa.»

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Une longue campagne de hockey s'amorcera cette semaine pour Guy Carbonneau et ses joueurs. Une saison qui forcera les joueurs à voyager plus que jamais, alors que les formations de l'Est joueront plus souvent contre celles de l'Association Ouest.

Lorsqu'on lui a demandé si ses valises étaient prêtes, lundi, et si elles seraient prêtes jusqu'en avril, le pilote du Tricolore a vite corrigé son interlocuteur: «Jusqu'au début juin», a-t-il précisé.

Allusion, évidemment, au fait que Carbo compte voir son équipe se rendre loin dans les séries de la Coupe Stanley.