Liverpool et Manchester United, les clubs les plus titrés du football anglais, s'affronteront samedi, pendant qu'à 50 kilomètres de là l'autre affiche de la 4e journée mettra aux prises les deux «nouveaux riches» du championnat, Chelsea et Manchester City.

Champion deux années de rang (dix fois depuis 1993...), United n'est plus qu'à un sacre de Liverpool et de ses 18 titres.

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Cet été, le buteur emblématique des Reds, Ian Rush, a supplié leur entraîneur Rafael Benitez de préserver l'héritage. La tâche ne sera pas aisée. Le dernier sacre de Liverpool remonte à 1990.

Surtout, depuis son arrivée en 2004, Benitez n'a pas battu le rival honni en huit matches de championnat (sept défaites, un nul), les siens n'inscrivant qu'un malheureux but (contre son camp...), il y a près de quatre ans, pour onze encaissés.

Le conflit ouvert entre dirigeants, les reports répétés du lancement des travaux pour le nouveau stade, l'incertitude sur un éventuel rachat du club par le fonds d'investissement émirati Dubai International Capital (DIC) et la possible absence de Steven Gerrard n'inverseront pas les pronostics.

Mais Manchester United reste privé de Cristiano Ronaldo et de deux pièces importantes du milieu Owen Hargreaves et Michael Carrick. L'équipe d'Alex Ferguson n'a pas impressionné lors de ses deux premiers matches, soldés par un nul à domicile contre Newcastle (1-1) et une petite victoire à Portsmouth (1-0).

«Rien n'arrêtera» City

Si la rivalité entre United et Liverpool a longtemps été la plus féroce, celle entre Manchester City et Chelsea pourrait devenir un «classique» des prochaines années.

Le club londonien et son patron Roman Abramovitch jouent depuis 2004 le rôle des nouveaux riches du football anglais. Mais le rachat de City par un fonds souverain émirati, représentant les intérêts de la famille régnante d'Abou Dhabi, a changé la donne.

A en croire la presse britannique, Abramovitch ferait presque figure de miséreux comparé au Groupe uni d'Abou Dhabi pour le développement et l'investissement (ADUG). «Rien ne nous arrêtera», a d'ores et déjà prévenu le directeur général de City, Garry Cook.

La nouvelle donne a été illustrée par la décision de Robinho de rallier in extremis les Eastlands plutôt que Chelsea où il était annoncé.

Les 40 millions d'euros versés pour le Brésilien ne sont peut-être qu'un avant-goût de la pluie de pétrodollars annoncée sur l'équipe de Mark Hugues.

Les noms les plus prestigieux, accompagnés des sommes les plus folles, sont avancés parmi les cibles de futurs recrutements de City: Gianluigi Buffon, Lionel Messi, Kaka, Ronaldinho, Cesc Fabregas... Rien ne semble trop beau pour un club qui ne compte que deux championnats à son palmarès, le dernier remporté par miracle il y a 40 ans.

Mais la plus convaincante déclaration d'intention serait un succès sur les Blues samedi. L'an dernier, Chelsea, qui sera privé de Michael Essien, avait passé huit buts à City (2-0 et 6-0)...

A Blackburn, l'autre gros poisson du football anglais, Arsenal, observera les débats à distance.