La ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport, Michelle Courchesne, se dit satisfaite des nouveaux règlements de la Ligue de hockey junior majeur du Québec, même si les joueurs impliqués dans une bagarre ne seront pas tous, sans exception, expulsés d'un match comme elle le demandait.

La ministre a donné l'impression d'avoir mal interprété les nouveaux règlements. En conférence de presse, elle s'est réjouie que tout joueur qui jette les gants sera aussitôt sorti d'un match, en plus d'écoper de punitions mineure et majeure. Le hic, c'est que ce ne sera pas toujours le cas.

Deux joueurs qui consentent à se battre n'écoperont toujours que de cinq minutes de punition, comme l'indique le nouveau règlement adopté par le circuit Courteau. La LHJMQ n'a pas modifié son règlement à cet égard. Elle a même écarté une mesure plus dissuasive qui lui était recommandée par son propre comité consultatif sur la violence. Ce comité recommandait 10 minutes de punition supplémentaires pour chaque joueur.

La ministre trouvait insuffisante cette mesure qui, aujourd'hui, n'est pas reprise par la Ligue. Selon elle, «la conséquence immédiate» pour tout joueur impliqué dans une bagarre «doit être l'expulsion du match». Ce ne sera finalement pas le cas.

Michelle Courchesne n'avait pas tous les nouveaux règlements entre les mains lorsqu'elle a fait sa conférence de presse, selon son entourage. Elle avait seulement quelques mesures que le président de la LHJMQ, Gilles Courteau, lui avait envoyées.

Mme Courchesne et M. Courteau se sont parlés en soirée. La ministre a accepté que, dans certains cas, une bagarre n'entraîne pas l'expulsion d'un match.

Quoi qu'il en soit, les autres mesures, celles-là bien interprétées par la ministre, sont bien accueillies à Québec. «Nous amorçons un changement de culture important dans le monde du hockey», a-t-elle affirmé.

«Si un joueur est agresseur», comme par exemple le gardien de but des Remparts Jonathan Roy, qui a roué de coups son adversaire la saison dernière, «c'est 15 matchs de suspension, ce qui est quand même très sévère», a affirmé Michelle Courchesne. Elle se dit satisfaite que les sanctions augmentent de façon importante lorsqu'un joueur commet une nouvelle agression ou provoque d'autres batailles. «C'est un aspect extrêmement dissuasif», a-t-elle dit.

La ministre ne se fait toutefois pas d'illusion: les bagarres ne disparaîtront pas. «Tu n'empêcheras jamais deux jeunes de jeter les gants. C'est impossible», a-t-elle dit.

«Parce que dans le feu de l'action, ils vont jeter les gants. Tu n'as pas de contrôle là-dessus», a-t-elle poursuivi.

Mme Courchesne entend faire un «suivi très assidu» de l'application des règlements. «Si la situation ne se corrige pas de façon rapide et draconienne», le gouvernement interviendra pour forcer la LHJMQ à rectifier le tir, a-t-elle prévenu.