De retour depuis à peine trois heures de Santiago, au Chili, la karatéka Emanuelle Garneau-Mignot était déjà sur le tatami, hier soir.

De retour depuis à peine trois heures de Santiago, au Chili, la karatéka Emanuelle Garneau-Mignot était déjà sur le tatami, hier soir.

Il n'était pas question toutefois de s'entraîner après une journée passée dans des avions et aéroports. La jeune femme de 16 ans était sur place pour les besoins du photographe du Droit. Elle a remporté la médaille d'or en combat, le week-end dernier, au championnat panaméricain junior.

"Une fille très habile. Un talent naturel en karaté", a vanté son entraîneur Denis Beaudoin, qui se connaît bien en athlètes élites.

Un de ses poulains, Philippe Poirier, a terminé troisième au championnat du monde, il y a deux ans, en Finlande. Il tentera d'améliorer son résultat cet automne à Tokyo, au Japon.

Garneau-Mignot fait partie de la nouvelle génération. Celle qui remplacera éventuellement les Poirier et autres gros noms du karaté au pays.

Déjà championne canadienne, elle a combattu pour la première fois dans la catégorie des plus de 59 kg chez les 16-17 ans. "Emanuelle a enfin pu s'exprimer, a fait remarquer Denis Beaudoin.

"C'est une fille qui a toujours été plus grande et plus forte que ses adversaires. Dans les dernières années, elle a toujours dû se retenir en combat pour ne pas faire mal aux autres. Maintenant, elle commence à affronter des filles de son poids, de sa grandeur."

La principale intéressée, qui fait 5'11'', ne le cache pas. Elle se sent plus à l'aise en compétition depuis un an.

"J'ai moins besoin de surveiller mes coups, a-t-elle raconté.

"Je connais une bonne année, autant au plan physique que mental. J'ai eu recours à des spécialistes."

Dans le lot, il y a un psychologue sportif, le nouvel ami des athlètes élites. Il lui a permis de prendre conscience de son plein potentiel.

"Cela m'a aidé beaucoup. Auparavant, il m'arrivait parfois d'avoir moins confiance en moi. Même quand je gagnais, j'avais de la misère à le croire", a raconté l'étudiante de l'école secondaire privée St-Joseph.

Garneau-Mignot n'est pas la seule à avoir remporté un titre au Chili. Sa coéquipière Marianne Boulé l'a imité chez les moins de 54 kg parmi les karatékas âgées de 14 et 15 ans.

Un titre qu'elle a pleinement mérité. Elle a dû vaincre la championne canadienne en titre durant son parcours vers la finale.

"Marianne avait perdu contre cette fille lors du championnat canadien, a souligné Denis Beaudoin, qui la décrit comme une boule de détermination.

"Elle fait preuve de beaucoup d'énergie et d'intensité en combat."

Un autre protégé de Beaudoin a aussi monté sur le podium au championnat panaméricain. Inscrit chez les 14-15 ans, Louis-Rémi Labelle remporté le bronze dans la catégorie des moins de 70 kg.

"Ces noms-là, les gens vont commencer à les entendre souvent dans les prochaines années", a promis l'entraîneur.

mcomtois@ledroit.com