Matt Cassel devra secouer tout ce qui lui reste de torpeur causée par près de sept ans d'inactivité et gérer le stress de son premier départ en carrière dans la NFL, dimanche, quand il tentera de mener les Patriots de la Nouvelle-Angleterre à la victoire face à leurs ennemis de toujours, les Jets de New York de Brett Favre.

Sa tâche? Juste remplacer Tom Brady, le triple champion de la NFL, deux fois élu joueur le plus utile du Super Bowl et une autre fois de la saison régulière.

«Je n'essais pas d'être Tom Brady. J'essais juste d'être Matt Cassel, a-t-il dit. Je ne sais pas où ça va nous mener.»

Pour faire changement, cela le mènera sur le terrain. Cassel n'a lancé que 33 passes alors qu'il évoluait à l'Université Southern California, où il a eu la malchance d'avoir deux récipiendaires du trophée Heisman devant lui, Carson Palmer et Matt Leinart. Mais les Patriots lui ont trouvé suffisamment de qualités pour en faire leur choix de septième et dernière ronde au repêchage de 2005.

Nouvelle équipe, même rôle: servir de substitut à un quart-arrière durable et au talent indéniable. Cassel n'a lancé que 39 passes en trois ans pour les Pats. Puis, il a complété 13 de ses 18 passes pour des gains de 152 verges dimanche dernier, dans un gain de 17-10 contre les Chiefs de Kansas City, après que Brady se soit blessé.

«Combien de gars étaient réservistes au niveau collégial avant de l'être dans la NFL et ont duré aussi longtemps? se demande Tom Meusborn, l'entraîneur de baseball de Cassel au niveau secondaire. C'est une histoire qui sort de l'ordinaire, mais Matt est un gars différent. Il passe au travers toutes les épreuves et accepte son rôle sans rechigner, même s'il ne lui plaît pas.»

Les prouesses athlétiques de Cassel ne datent pas d'hier et il n'est pas le seul athlète talentueux dans sa famille.

Il a disputé la Série mondiale des Petites Ligues alors qu'il avait 12 ans, en 1994. Jack, son frère aîné, lance pour les Astros de Houston, tandis que Justin, son frère cadet, lance dans le réseau des filiales des White Sox de Chicago. Et Matt a même été repêché en 36e ronde par les Athletics d'Oakland, en tant que lanceur.

«Est-ce que Matt est le meilleur athlète? se demande Meusborn. Je crois que oui. Il a frappé trois coups sûrs pour moi en finale municipale au Dodgers Stadium, en 1999.»

L'équipe de Chatsworth a gagné, mais Cassel a quitté le baseball l'année suivante pour se consacrer au football, même après que les A's l'eurent repêché. Il est aussi demeuré à USC car il croyait qu'il pourrait devenir un partant efficace si Leinart éprouvait des difficultés.

Maintenant, Cassel est un partant et Leinart joue les deuxièmes violons en Arizona.

«Je ne pense pas que quiconque s'attende à ce qu'il joue comme Tom l'a fait, car c'est très difficile. Mais il est là depuis un bon moment, a dit Leinart. Il est intelligent. Il a un bon bras.»

Tout comme Brady l'a fait avant de prendre la place de Drew Bledsoe en 2001, Cassel a poliment répondu aux questions des médias. Palmer le connaît toutefois sous un autre angle.

«Il a besoin de prendre la place qu'il prend habituellement, a dit Palmer. Les autres joueurs savent que c'est un gars extroverti, une grande gueule. Il faut qu'il amène ce comportement sur le terrain, puisque c'est sa personnalité et qu'il doit jouer à sa façon.»

Bill Belichik, lui, a besoin que Cassel garde le contrôle afin de bien gérer le match et d'éviter les erreurs.

La carrière collégiale de Brady ne laissait pas entrevoir de grandes choses. Il a été choisi 199e au total en 2000; Cassel, 230e.

«Ecoutez, on parle d'un gars de septième ronde, pas de John Elway», a dit Belichik après la sélection de Cassel.

Ce n'est pas Tom Brady non plus. Juste Matt Cassel, mais ce pourrait être suffisant.