Prendre des mesures concrètes pour enrayer la violence gratuite ou éliminer les bagarres, comme le souhaite la ministre de l'Éducation du Loisir et du Sport, Michelle Courchesne, n'est pas une mince tâche. Les dirigeants de la Ligue de hockey junior majeur du Québec en ont fait la démonstration, lundi.

Pendant une bonne partie de la journée, ils se sont penchés sur le rapport déposé récemment par les membres du comité consultatif visant à enrayer la violence gratuite au hockey. La rencontre a débuté à 13h et elle a pris des allures de marathon. À 23h, elle n'était pas encore terminée. Elle avait pour objectif d'adopter un plan d'action afin de réduire la violence dès la saison 2008-2009.

Il faudra patienter un peu avant de connaître la position officielle de la LHJMQ. Le commissaire Gilles Courteau animera sa traditionnelle conférence de presse de début de saison, demain matin. Ce n'est qu'à cette occasion qu'il annoncera la décision du circuit face aux différentes recommandations du comité consultatif.

La consigne a été clairement passée à tous les dirigeants présents à la rencontre d'hier. Motus et bouche cousue! Tout le monde a été bien averti de tenir sa langue, sous peine d'une amende salée.

Gervais Munger, gouverneur de l'équipe, et Richard Martel, entraîneur et directeur gérant, ont représenté les Saguenéens pendant cette longue réunion tenue à Montréal.

Les dirigeants de la LHJMQ ont entamé leurs discussions avec une certaine pression sur les épaules. Vendredi dernier, dans un communiqué de presse, la ministre Courchesne a répété son désir de voir disparaître les bagarres. Tout en saluant certains changements proposés par le comité consultatif, elle a demandé aux patrons du circuit junior d'aller plus loin que les recommandations et de sanctionner plus sévèrement les joueurs qui participent à des bagarres.

Au communiqué de presse de la ministre, il faut ajouter les nombreux débats sur le sujet qui animent différentes tribunes médiatiques depuis la publication du rapport.

Dévoilé il y a trois semaines par le coprésident du comité consultatif, Jacques Letellier, le rapport de 40 pages contient 31 recommandations. Contrairement aux attentes de la ministre Courchesne, il ne suggère pas l'abolition des bagarres entre adversaires consentants. Les membres du comité proposent plutôt de conserver le statu quo, tout en se montrant plus sévères à l'endroit des joueurs fautifs qui se battent intentionnellement.

Le rapport demande par contre la présence de deux arbitres lors de tous les matchs. Le comité estime que différentes améliorations comme une meilleure formation des arbitres, l'application rigoureuse des règlements, la présence d'un superviseur à tous les matchs, l'augmentation des sanctions aux joueurs et entraîneurs et un plus grand soutien aux joueurs, arbitres et entraîneurs devraient contribuer à enrayer la violence gratuite.

L'ADQ réagit

L'Action démocratique du Québec a fait son apparition dans le débat, lundi, en demandant à la ministre Michelle Courchesne de cesser de faire pression sur la LHJMQ pour l'élimination des bagarres. Le porte-parole de l'opposition officielle en matière de sport, Sylvain Légaré, a avancé qu'il n'existe pas de consensus sur cette question au Québec et accusé la ministre d'ingérence à l'égard du circuit.

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