Brett Favre est arrivé dans la petite salle des entrevues avec un peu de retard. Il avait deux bonnes raisons, le Brett: il était un peu crevé après avoir battu les Dolphins dans cette terrible chaleur, mais il voulait aussi voir les images du match des Patriots à la télé.

Après avoir jasé de sa performance contre les Dolphins, Favre a jasé un peu de Tom Brady. Avec une mine de gars abattu.

«Les Patriots ont toujours été capables de composer avec les blessures, a-t-il lancé en secouant la tête. Mais Tom Brady ça, c'est plus difficile.»

Monsieur Favre a bien raison: les Patriots, en effet, ont toujours été capables de remplacer les blessés, ou capables de remplacer les joueurs autonomes partis ailleurs. C'est l'une des forces du système Belichick: les joueurs forment un tout, et ce n'est pas un seul joueur qui fait la différence.

Les bonnes équipes de football marchent comme ça. Un tout, et personne qui est plus important que le tout. Ainsi, quand un soldat tombe, les bonnes équipes de football ont l'habitude de poursuivre comme si de rien n'était. Mais il y a une exception. Et cette exception, c'est le quart-arrière. Si le quart tombe, alors là, c'est tout le reste qui s'effondre. Si le quart tombe, tout change d'un seul coup. On ne gagne pas au football sans avoir un quart de qualité. C'est comme ça.

La blessure de Brady est-elle vraiment sérieuse? On saura aujourd'hui. En attendant, vous pouvez être sûrs qu'un petit monsieur capuchonné à Foxboro a passé la nuit à prier. Parce que si le pire scénario se produit - hier soir, la rumeur voulait que Brady soit perdu pour l'année - les Patriots et Belichick ne seront pas des séries. Pas avec Matt Cassel comme quart-arrière.

Pour vous donner une idée, les Patriots et Cassel ont eu besoin de tout leur petit change (et même plus) pour battre les Chiefs, l'une des pires formations de la NFL. En plus, les Pats étaient dans le confort de leur propre stade. Pas besoin de s'appeler Lombardi pour savoir que les Patriots sont un peu moins bons avec Matt Cassel.

Voilà une blessure qui pourrait tout changer. Pour les Patriots, mais aussi pour le reste de la Conférence américaine.

Ce n'est qu'un seul match, mais hier, les Cowboys avaient l'air de ce qu'ils sont censés avoir l'air: les favoris pour aller au Super Bowl. Et pour le remporter aussi.

Tony Romo a été presque parfait, la ligne à l'attaque a dominé d'un bout à l'autre (Romo aurait pu jouer sur une chaise par moments tellement il avait du temps), et Marion Barber, ce gros sympathique qui joue aussi du piano, a porté le ballon avec la détermination qu'on lui connaît.

Un seul problème évident, et ce n'est pas comme si c'était nouveau: encore une fois, les Cowboys écopent de trop de punitions. Mais c'est le genre de chose qui se corrige, n'est-ce pas coach Phillips?

Vous aurez remarqué que les Cowboys ont crémé les Browns de Cleveland, favoris par plusieurs experts pour remporter le titre de leur division. Insistons encore une fois: ce n'est qu'un match, et on ne va pas s'énerver trop vite. Mais si les Bruns jouent de cette façon trop souvent, le titre de division, ils vont devoir l'oublier assez vite. Et leur coach va devoir se trouver un autre boulot.

Les Browns jouent contre les Steelers de Pittsburgh la semaine prochaine. Ce serait une bonne occasion de montrer qu'ils sont vraiment sérieux.