Le Grand Prix de Belgique est encore une fois fidèle à son histoire. Il pleut et il fait froid, alors que partout ailleurs en Europe, il fait beau et chaud.

Ça va une fois de plus ajouter au défi que représente le circuit de Spa-Francorchamps. Car il ne faut pas se leurrer: on assiste ce week-end au plus beau Grand Prix de l'année. C'est le tracé le plus spectaculaire, grâce notamment au fameux virage de l'Eau Rouge que personne, il y a encore quelques années, n'osait prendre à fond. Aujourd'hui, malgré le fait que les voitures soient devenues terriblement sophistiquées, les pilotes ressentent encore une certaine appréhension à l'entrée du virage. Le cerveau dit que c'est impossible, alors le pied droit hésite. Il faut donc passer outre à ce que l'esprit ordonne de faire.

Eau Rouge est un triple défi: d'abord, on descend à fond vers la cuvette, ensuite la voiture se tasse dans le virage avant d'être aussitôt soulevée par la montée, qui en plus est complètement aveugle. Mais avec la technologie embarquée et tous ces appendices aérodynamiques qui décorent les bolides, les pilotes se mettent bien en ligne et ça passe. Mais ce sera bien différent l'an prochain avec le retour des pneus lisses et la réduction de l'appui aérodynamique. Ce sera comme au temps de Gilles Villeneuve!

Impossible de passer à fond. Certains diront que c'est dangereux, mais bon, à chacun son boulot!

Hier, avec la température fraîche et le crachin qui s'abattait sur la piste, on a eu droit à un beau festival de sorties de piste. Webber est parti dans l'herbe, Raikkonen a fait un tête-à-queue avant d'aboutir dans le rail, Fisichella et Piquet l'ont imité. Les pilotes vont donc avoir fort à faire pour ajuster leurs bagnoles, d'autant plus que l'on prévoit encore de la pluie aujourd'hui.

Cela dit, il ne faut pas accorder trop d'importance au temps signé par Alonso. Il a signé le meilleur chrono à la toute fin de la séance alors qu'il roulait avec très peu d'essence dans le réservoir. C'est un coup de bluff, on n'est pas dupes.

Il n'y avait toutefois pas grand-monde pour voir tout ça. Comme ailleurs, les gens commencent à en avoir marre. À 60 euros le billet d'admission générale le vendredi, c'est horriblement cher, surtout quand le temps est à pleurer.

Avantage Hamilton

Maintenant, avec six courses à faire, je crois qu'il est de plus en plus clair que c'est Lewis Hamilton qui va réussir à s'échapper. Il affronte deux pilotes qui luttent l'un contre l'autre. Oui, Raikkonen a dit jeudi qu'il était prêt à jouer les seconds violons pour aider son coéquipier Massa. Mais le Finlandais est très à l'aise à Spa, il a gagné ici à ses trois dernières présences et une quatrième victoire de suite égalerait le record d'Ayrton Senna. Il n'a donc aucune raison de céder devant Massa.

Cela favorise qui? Hamilton, bien sûr. Et le Britannique va faire comme à Valence, il y a deux semaines, en ne prenant pas de risque pour s'assurer d'une bonne position à la ligne d'arrivée. En plus, il dit se plaire à Spa et ne déteste pas rouler sous la pluie. Disons que ça se complique pour les Ferrari.

Propos recueillis par Pierre-Marc Durivage