C'est une équipe de France très attendue après son fiasco à l'Euro 2008 qui débute samedi à Vienne contre l'Autriche ses qualifications au Mondial 2010 (groupe 7), premier des trois matches sur lesquels sera jugé Raymond Domenech.

Domenech joue sa tête sur une trilogie

Domenech, maintenu après une élimination prématurée à l'Euro au premier tour (1 but marqué, 6 encaissés), sait qu'il joue gros. Un bilan sera fait par la Fédération française après les trois premiers matches de qualification (Autriche, la Serbie mercredi prochain, la Roumanie le 11 octobre). Il est peu probable qu'il survive à un bilan semblable à ses trois premiers matches de qualification pour le Mondial 2006 (deux nuls 0-0 et une victoire).

Si les contre-performances s'accumulaient, deux noms reviennent avec insistance. Didier Deschamps, capitaine des champions du monde 98, ancien entraîneur de Monaco et la Juventus, est toujours sans club. Mais son indépendance fait peur. Et puis il y a Alain Boghossian, autre champion du monde, qui a intégré le «staff» de Domenech comme adjoint. Charismatique, possédant les diplômes, il n'a jamais entraîné.

Pression sur les joueurs

Pour l'amical de rentrée le 20 août, plaisir et envie faisaient partie du cahier des charges. Mission accomplie avec un succès (3-2 contre la Suède) et un petit geste, avec des joueurs se tournant de leur propre initiative vers le drapeau tricolore pendant la Marseillaise. Mais cette fois, il y a l'Afrique du Sud au bout de la route. L'enjeu est tout autre. Même s'ils s'en défendent, les joueurs vont ressentir la pression grandir au fil des heures.

Benzema l'avait mal supporté et raté son match inaugural contre la Roumanie (0-0) à l'Euro. Le buteur lyonnais se sait attendu. Il ne sera pas le seul. Henry a été nommé capitaine en l'absence de Vieira, blessé. +Titi+, qui se prépare à une nouvelle saison difficile avec Barcelone, doit franchir le cap des 50 buts pour donner l'exemple.

Mexès, qui ruminait son amertume devant la télé pendant le Mondial-2006, doit enfin prouver avec la retraite de Thuram. Lui et Evra (Abidal est suspendu pour l'Autriche) n'avaient pas été très à l'aise en Suède. Vieira à l'infirmerie et Makelele à la retraite, Toulalan et Lassana Diarra doivent se montrer à la hauteur de leurs aînés. A Göteborg, leur communication a fait défaut. Nasri, lui devrait être titularisé à gauche à la place de Malouda. Il doit marquer des points.

Match piège?

L'Autriche est 101e mondiale, la France 11e. Techniquement, les joueurs de Karel Brückner, nouveau sélectionneur, ont un bagage très limité, avec un effectif dont la moitié des cadres n'est actuellement pas titulaire en club. Mais devant leur public, l'agressivité sera là. La Suède, intrinsèquement supérieure à l'Autriche, n'avait pas procédé autrement pour bousculer les Français et inscrire un but dans les cinq premières minutes.

«Ils vont essayer de nous prendre à la gorge», a prévenu Patrice Evra, qui comme ses partenaires parle à propos des Autrichiens (éliminés au premier tour de l'Euro sans avoir gagné un match) en employant les mots «grands gabarits», «duels» et «contres». «On va se faire bouger, avait pronostiqué à l'AFP Domenech le 26 août. Au niveau de l'engagement, les Autrichiens ont tout ce qu'il faut. Ils mettent la pression sur l'adversaire, vont au combat. On ne sera pas surpris». Il vaudrait mieux. Car après, il y aura la Serbie (33e nation Fifa) dans un stade de France qui risque de ne pas faire le plein (désaffection née de l'Euro), et la Roumanie (13e nation Fifa), triste souvenir d'un été pourri en Suisse.