On le sait déjà, les dirigeants de la Ligue nationale de football ne cessent d'innover et de perfectionner leur produit. Cette saison, les coordonnateurs à la défense peuvent communiquer avec un joueur via un récepteur radio inséré dans le casque protecteur.

Ce nouveau système, qui coûte environ 28 000$ à chaque équipe, a été adopté par les propriétaires lors de leur assemblée annuelle, en avril. Il a été approuvé par une majorité de 25-7. L'année dernière, il manquait deux votes pour que la procédure soit acceptée. Tout ça pour contrer le vol des signaux par les équipes adverses, infraction dont se sont rendus coupables les Patriots de la Nouvelle-Angleterre lors du match d'ouverture de la saison 2007 contre les Jets de New York.

«Ça accélère le processus de transmission des signaux, a expliqué l'entraîneur-chef Norv Turner, des Chargers de San Diego, au quotidien USA Today. De plus, ça enlève la possibilité qu'une équipe vole vos signaux défensifs et ça, c'est une amélioration importante.»

Les équipes ont expérimenté le système au cours des matchs préparatoires et ont pu corriger certaines situations inattendues.

Le secondeur Karlos Dansby, des Cards de l'Arizona, a d'abord trouvé difficile quand son coordonnateur Clancy Pendergast lui donnait ses recommandations. «La première fois que j'ai entendu sa consigne, le son était tellement fort dans mes écouteurs que tout le monde pouvait entendre sa stratégie, sauf moi», a-t-il raconté avec un large sourire.

Maintenant que les équipes ont pu expérimenter le système, les retombées sont positives, selon Ray Anderson, vice-président des opérations sportives de la NFL. «Les entraîneurs de la défense disent que leur stratégie est mieux comprise grâce aux casques d'écoute. Ainsi, ils peuvent jouer un rôle semblable à celui des coordonnateurs offensifs avec les quarts-arrières.»

Les quarts-arrières utilisent ce système de communication depuis 1994. Au niveau de la défense, les équipes doivent annoncer 90 minutes avant le match quel joueur portera le casque spécial de même que son remplaçant en cas de blessure.

Après expérimentation, les équipes retransmettront leurs consignes à un secondeur, plus près de la ligne de mêlée qu'un demi défensif. Les entraîneurs ont 25 secondes pour donner leurs directives avant la mise au jeu du ballon.

«Nous avons besoin d'une période d'adaptation afin que les communications se fassent dans le calme, a déclaré le secondeur Channing Crowder, des Dolphins de Miami, au sujet des échanges avec le coordonnateur Paul Pasqualoni. Il est un gars assez émotif et il hurle dans l'émetteur: Surveille la course, surveille la passe, soit concentré sur tout. Qu'est-ce que je dois faire? Défendre contre la course ou la passe?»

Chaque secondeur peut raconter une anecdote. Keith Bulluck, des Titans du Tennessee, rappelle qu'une fois, le coordonnateur Jim Schwartz avait commencé à lui donner ses directives pendant qu'il était étendu au sol sous une masse de joueurs.

Le mot de la fin appartient toutefois à Dhani Jones, des Bengals de Cincinnati: «Ce que je pense de cette innovation? Ça ne change rien pour moi, j'entends constamment des voix dans ma tête.»