L'an dernier à pareille date, l'entraîneur-chef Guy Carbonneau et son directeur Bob Gainey scandaient qu'ils avaient confiance en leur équipe et qu'ils entrevoyaient la saison avec optimisme.

Exception faite de quelques avides partisans, Carbonneau et Gainey n'arrivaient pas à convaincre grand-monde.

Douze mois plus tard, la situation est bien différente. La confiance a chassé l'incertitude. L'entraîneur-chef du Canadien, son patron et les joueurs qui s'apprêtent à amorcer le camp d'entraînement n'ont plus à jurer la main sur le coeur qu'ils ont des chances de gagner. Les amateurs et bien des observateurs en sont convaincus.

>>> Réagissez sur le blogue de François Gagnon

>>> Nos photos du tournoi de golf du Canadien

Il faut dire que le titre de champion de la saison régulière dans l'Association Est a permis au Tricolore de faire taire bien des critiques. Et à ce titre, le Canadien a ajouté du punch à son attaque – la meilleure de la LNH – en obtenant Alex Tanguay en retour d'un premier choix au repêchage en plus d'ajouter du muscle avec l'embauche de Georges Laraque.

Pas surprenant que les golfeurs réunis sur les allées du parcours Laval-sur-le-Lac, hier, saluaient les joueurs du Canadien et les membres de l'état-major en affichant de larges sourires et en leur souhaitant, rien de moins, que la Coupe Stanley.

Tout ça, en dépit du fait qu'on patine dans le sable quant aux possibilités de voir Mats Sundin joindre les rangs du Tricolore.

Une distraction qui commence à agacer Francis Bouillon.

«Depuis quelques semaines, je n'entends parler que de Mats Sundin et des chances d'obtenir ses services. Nous serions une meilleure équipe encore avec Sundin. Mais on a mis la main sur tout un joueur de hockey en obtenant Alex Tanguay. Je trouve que les amateurs n'ont pas accordé à cette transaction l'importance qu'elle mérite. J'aime beaucoup Sundin, j'aime énormément Georges (Laraque) qui est très populaire et qui fera de notre club un club plus gros, mais Alex Tanguay est tout un joueur de hockey», assurait Bouillon avant de prendre les allées d'assaut.

Le petit défenseur connaît bien Tanguay pour s'être entraîné à ses côtés quelques étés dans la région de Québec.

«On comptait sur la meilleure attaque de la Ligue l'an dernier, mais parfois on n'arrivait pas à aller chercher le but qui aurait fait la différence. Alex est exactement le genre de gars qui nous permettra d'aller le chercher. Il ne fera pas cela seul, mais il nous permettra d'avoir plus d'impact en offensive. Ça se fera sentir au fil de la saison», assurait Bouillon.

S'il refuse de débarquer à Montréal en sauveur, Tanguay croit que le moment est bien choisi pour lui.

«J'ai gagné au Colorado. J'ai franchi des étapes importantes dans ma carrière. J'ai traversé des bons et des moins bons moments. J'ai acquis de l'expérience et ça devrait faciliter mon entrée à Montréal. Je suis mieux préparé que je l'étais à 20 ans, ça c'est certain», a indiqué Tanguay.

Présenté aux amateurs avec le chandail numéro 13 sur le dos, Tanguay espère conserver ce chandail une fois la saison commencée.

«Mais je n'hésiterai pas une seconde à le donner à Mats Sundin s'il devait décider de se joindre au Canadien», a ajouté Tanguay qui a connu une journée difficile sur le parcours difficile de Laval-sur-le-Lac.

«J'ai un handicap de quatre et je croyais connaître une bien meilleure journée. J'aurais aimé impressionner mes coéquipiers et remporter le tournoi. Mais disons que j'ai eu pas mal de difficulté avec la vitesse – ultra-rapide – des verts et je me suis fait jouer bien des tours», a conclu le hockeyeur de Québec qui ne semblait pas trop intimidé par l'attention des médias.

«L'expérience va m'aider là aussi. J'ai toujours été un partisan des Nordiques et ça fera drôle d'endosser l'uniforme du Canadien. Mais j'ai hâte. Je reviens au Québec. Ma compagne et moi avons eu notre premier enfant cet été – une fillette prénommée Maya – et le fait de rentrer à la maison permettra aux grands parents et à mes amis de me voir jouer au hockey plus souvent et de voir la petite. Tout le monde y gagne. Je suis vraiment content. Excité. J'ai hâte que ça commence.»