Quatre ans après l'affaire Robert Hoyzer, cet arbitre acheté pour influencer les résultats de plusieurs matches du Championnat d'Allemagne, le football allemand est peut-être confronté à une nouvelle affaire de corruption et de manipulation de résultats.

Alerté par l'universitaire canadien Declan Hill, auteur du livre «Comment truquer un match de foot ?», les journalistes du magazine allemand Der Spiegel ont enquêté sur d'étranges mouvements autour de deux matches du Championnat d'Allemagne 2004-05.

Ils ont mis au jour un réseau de paris organisé par William Bee Wah Lim, condamné en 2007 à deux ans et cinq mois de prison par le tribunal de Francfort pour tentative de manipulation, déjà dans le football, peine qu'il ne purge pourtant pas, puisqu'il a disparu dans la nature.

Le 26 novembre 2005, ce Malaisien aurait parié un million d'euros sur une victoire de Hanovre dans le match de 1re division opposant le club du centre de l'Allemagne à Kaiserslautern. La large victoire de Hanovre (5-1) lui aurait rapporté 2,2 millions d'euros

L'hedomadaire allemand révèle que Lim, très introduit dans le milieu du football, était entré en contact avec plusieurs joueurs de Kaiserslautern.

Si les joueurs alors sous contrat avec Kaiserslautern et ses dirigeants balayent les accusations, la Fédération allemande de football (DFB) prend cette affaire très au sérieux.

Elle a annoncé lundi qu'elle était en contact avec le parquet de Francfort qui avait instruit le premier volet de l'affaire Lim: «Pour nous, il n'y a pas eu et n'y a toujours pas de raisons de lancer une procédure sur ce match, mais nous attendons les résultats d'analyse», a précisé la DFB.

La fédération allemande a en effet demandé à la société Sportradar, spécialisée dans la surveillance des paris sportifs de se concentrer sur ce match. «Ces dispositifs sont un début, mais ils sont presque inefficaces», accuse Declan Hill.

La DFB ne veut plus être accusé de laxisme comme en 2005 au moment des révélations sur l'affaire Hoyzer.

À quelques mois de «sa» Coupe du monde, le football allemand avait connu la crise la plus grave de son histoire lorsque Hoyzer avait reconnu avoir touché 70.000 euros pour influencer les résultats de 23 matches, essentiellement de 2e et 3e divisions, disputés entre le 10 avril et le 3 décembre 2004.