Il devait être le gardien de but numéro un des Huskies de Rouyn-Noranda cette saison, mais le Gatinois Mathieu Leclair n'avait plus la tête au hockey. La semaine dernière, il a avisé André Tourigny qu'il mettait un terme à sa carrière de hockeyeur à l'âge de 18 ans.

Il devait être le gardien de but numéro un des Huskies de Rouyn-Noranda cette saison, mais le Gatinois Mathieu Leclair n'avait plus la tête au hockey. La semaine dernière, il a avisé André Tourigny qu'il mettait un terme à sa carrière de hockeyeur à l'âge de 18 ans.

La nouvelle a coupé les jambes de Tourigny, l'entraîneur-chef et directeur général des Huskies qui avait transigé avec le Drakkar de Baie-Comeau pour obtenir les services de Leclair à la dernière séance de sélection de la LHJMQ.

Tourigny était au courant de l'état d'esprit du gardien lorsqu'il a envoyé un choix de quatrième ronde au Drakkar. C'est pour cette raison qu'il s'était entretenu avec Leclair avant de compléter l'échange.

"Mathieu s'était engagé à venir à Rouyn-Noranda et nous avions fait la transaction dans cette optique-là. Dans notre esprit, il allait non seulement devenir notre gardien de but numéro un, mais il allait être un des meilleurs gardiens du circuit. Son potentiel est énorme. Malheureusement pour nous, le revirement de situation nous a pris de court. Il nous a dit qu'il avait perdu sa motivation et nous allons devoir nous retourner de bord pour obtenir du renfort de dernière minute", a expliqué le pilote des Huskies lors d'un entretien téléphonique un peu plus tôt cette semaine.

Tourigny a souligné qu'il n'avait pas l'intention de s'apitoyer sur son sort, même si la porte restera toujours ouverte pour ce gardien de 6' 2" et 200 livres qui avait été sélectionné en deuxième ronde par le Drakkar en 2006.

Pour l'ancien de l'Intrépide de Gatineau midget AAA, le choix semble définitif. "Ma décision est finale. Le hockey junior exige beaucoup de sacrifices. Je me suis toujours donné à 100 % pour le hockey sauf l'an dernier. Pour la première fois de ma carrière, je n'avais pas mis la pédale à fond et cela m'a fait réfléchir à mon avenir. J'ai trop de respect pour le sport pour ne pas me donner à fond. Dans ce cas, j'aime mieux rester chez nous au lieu de jouer comme un sans coeur", a laissé entendre Leclair.

Ce dernier est tellement sûr de son choix qu'il a même refusé une offre pour participer au camp de développement des Penguins de Pittsburgh cet été. "Je ne pense pas regretter mon choix. J'ai réfléchi plusieurs mois avant d'arriver à la conclusion de ranger mon équipement. Pour le moment, mon seul regret, c'est d'avoir manqué de respect envers les Huskies à qui j'avais donné ma parole. Je m'excuse auprès de l'organisation."

Leclair, natif du petit village de Notre-Dame-du-Laus, mais qui a grandi à Buckingham, entend se tourner vers le conditionnement physique, la chasse et la pêche pour meubler ses temps libres.

Gymnase et football

"Je viens d'un petit village et j'aime faire plein de choses. Le hockey demande plusieurs sacrifices que je n'étais plus prêt à faire. Mon entraînement en gymnase a pris le dessus sur ma passion du hockey. D'ailleurs, j'aimerais faire des compétitions de culturisme. Je voudrais même jouer au football avec les Griffons du Cégep de l'Outaouais l'an prochain."

En terminant, le gardien assure que son retrait du hockey n'a rien à voir avec la transaction qui l'a envoyée en Abitibi. "Certains ont avancé que je voulais jouer à Montréal ou Québec. Ce n'est pas le cas. Je ne fais pas du chantage pour me joindre à l'équipe de mon choix. Je suis content d'avoir vécu l'expérience junior, mais le temps est venu de passer à autres choses."

jfplante@ledroit.com