Qualifié de pionnier chez les releveurs par plusieurs, Gossage a été intronisé au Panthéon de Cooperstown dimanche, devant une foule d'environ 14 000 personnes.

Parmi eux, 56 des 64 membres vivants du Temple étaient présents, un record. Étaient présents Hank Aaron, Willie Mays, Sandy Koufax, Frank Robinson, Tony Gwinn, Cal Ripken fils et tout un contingent des Yankees de New York: Yogi Berra, Ron Guidry, Graig Nettles, Mickey Rivers, Jim Beattie, Roy White, Reggie Jackson, la fille de George Steinbrenner, Jennifer et le directeur-général, Brian Cashman.

«Je suis comme un enfant qui a embarqué dans son premier manège à Disney World et qui n'en est jamais descendu pendant 22 ans, a déclaré Gossage lors de son discours. Tout ce que je voulais, a-t-il poursuivi, c'était d'enfiler un uniforme des majeures une seule fois. Cette seule fois s'est transformée en 22 ans. Je ne le comprends pas. Je dois encore me pincer pour réaliser que j'ai eu une telle carrière.»

«Goose», 57 ans, a signé son premier contrat professionnel avec les White Sox de Chicago, en 1970. Avec le club-école À de l'équipe, à Appleton dans la Ligue du Midwest en 1971, Gossage a terminé la saison avec une fiche de 18-2 pour remporter le titre de joueur de l'année. Il faisait le saut dans les majeures l'année suivante.

À son année recrue, son coéquipier Tom Bradley l'a affublé du surnom «Goose» en raison de sa façon de se pencher vers l'avant, sur le monticule pour recevoir les signaux du receveur, qui rappelait une oie. À 6'3, avec une rapide à 99 milles à l'heure, sa moustache de Fu Manchu et sa drôle de posture, Gossage était franchement intimidant au monticule.

Au cours de sa carrière, «Goose» a évolué pour neuf équipes des majeures. Mais c'est avec les Yankees qu'il a connu ses meilleurs moments. Il a d'ailleurs été intronisé avec une casquette de l'équipe new-yorkaise. Partisan des «pinstripes» durant son enfance, il s'est amené avec les Bombardiers du Bronx en 1977. Il y est resté six ans. À sa première saison avec l'équipe, il a réalisé 27 sauvetages, a conservé une moyenne de points mérités de 2,01 et a grandement contribué à une deuxième conquête d'affilée de la Série mondiale par les Yankees.

Goosage a lancé sa dernière balle en 1994, peu de temps avant la grève. Au cours de sa carrière, il aura accumulé une fiche de 124 victoires, 107 défaites, 1502 retraits sur des prises, 310 sauvetages et une moyenne de points mérités de 3,01 en 1002 matchs joués. Il occupe le troisième rang de tout les temps au chapitre du nombre de victoires par un releveur (115) et de manches lancées en relève (1556).

Un petit peu d'Expos là-dedans

Aux côtés de Gossage, dimanche, il y avait un homme de 79 ans, ancien gérant de «Goose», d'ailleurs, avec les Padres de San Diego. Après une longue attente, Dick Williams a également fait son entrée au Temple de la renommée à titre de gérant.

Portant une casquette des A's d'Oakland, qu'il a conduit à deux conquêtes d'affilée de la Série mondiale en 1972 et 1973, Williams a été élu au Panthéon par le comité des vétérans, qui analyse les candidatures des gérants et des arbitres.

Williams est particulièrement connu pour la saison 1967, avec les Red Sox de Boston, celle de l'«Impossible Dream». Cette année-là, lorsque Williams a hérité de la gérance du club, les Red Sox en étaient à une huitième saison perdante de suite. Malgré beaucoup de jeunes talents, l'équipe était devenue une espèce de «country club». Les foules étaient dramatiquement en baisse, tellement que le propriétaire de l'époque, Tom Yawkey, menaçait de déménager l'équipe. Williams entreprit alors de discipliner ses joueurs dès son arrivée en poste. Son style agressif a porté ses fruits. L'équipe a remporté cette année-là son premier championnat de l'Américaine depuis 1946, avant de s'incliner en sept matchs contre les Cardinals de St. Louis lors de la Série mondiale. Williams était nommé gérant de l'année par le iSporting News et Carl Tastrzemski remportait la Triple couronne, en plus d'être nommé joueur par excellence dans l'Américaine.

Malgré cette saison extraordinaire avec Boston et deux Séries mondiales avec les A's, Williams considère toutefois que ses meilleurs moments comme gérants ont été avec les Expos, de 1977 à 1981. Williams a particulièrement souligné les saisons de 1979 et 1980, alors que les Expos ont enregistré des saisons de plus de 90 victoires avec une équipe jeune en pleine ascension. Lors de la dernière année de Williams à la barre de l'équipe montréalaise, en 1981, les Expos ont terminé premiers de la division de l'Est pour la deuxième moitié de saison et se sont inclinés lors du cinquième et décisif match de la finale de la Nationale face aux Dodgers de Los Angeles. Le lundi bleu («Blue Monday»), Rick Monday en tête, ça vous rappelle quelque chose? Ouch!