Pour gagner un match de tennis, il faut commencer par gagner son service. Cette réalité, le Canadien Peter Polansky l'a apprise à la dure hier après-midi à la Coupe Rogers. Polansky a attendu le onzième jeu avant d'enfin remporter son service, mais le mal était fait. Il s'est incliné 6-2 et 6-4 contre l'Américain Jesse Levine.

Dommage, car le troisième meilleur joueur au pays avait rendez-vous avec Rafael Nadal sur le central en deuxième ronde.

Les circonstances étaient idéales pour Polansky, 276e au monde. Le Torontois de 20 ans jouait littéralement dans sa cour. Il devait initialement affronter Marcos Baghdatis, 32e raquette mondiale, mais celui-ci s'est retiré. Il se retrouvait donc avec Jesse Levine, un joueur classé 123e au monde et qui s'amenait dans le tableau principal après une dure bataille avec Benjamin Becker dans son dernier match de qualifications.

Mais Polansky a été incapable d'en profiter. Le filet était trop haut, le terrain était trop court. On ne comptait plus ses balles frappées bien au-delà de la ligne de fond.

Quant à Levine, lui aussi âgé de 20 ans, il était bien à son aise en fond de terrain, et il a fait très peu d'erreurs de cet endroit. Il faut dire que Levine bénéficiait de plusieurs appuis dans la foule du court Grandstand. Originaire d'Ottawa, Levine n'a quitté le pays qu'à l'âge de 13 ans. Beaucoup de parents et amis de la capitale ont fait le voyage à Toronto pour l'encourager.

Sous les gouttelettes, Polansky n'a remporté que 43% de ses points au premier service. Il a donné 12 balles de bris à son adversaire, dont huit seulement en première manche.

Après le match, Polansky avait peine à expliquer pourquoi il n'était pas arrivé à remporter son service en première manche. Mais il assure que ce n'est pas à cause de la pression de jouer chez lui. «Ils n'espèrent pas que vous gagniez le tournoi, ou même que vous passiez la première ronde. Aujourd'hui, je sentais vraiment que j'avais une chance de gagner mon match et c'est dommage. C'était une occasion.»

Tirant de l'arrière 2-0 en deuxième manche, Polansky a enfin gagné son service, mais il n'a plus été capable de briser celui de son adversaire, ce qu'il avait fait deux fois lors de la première manche. Selon Polansky, le parcours de Levine en qualifications l'a aidé à mieux apprivoiser la surface. À 5-4 Levine, Polansky a obtenu trois balles de bris consécutives, mais Levine les a sauvées toutes les trois, en route vers la victoire et Rafael Nadal.

Quelques minutes après la rencontre, Levine, qui joue en double avec Frank Dancevic, n'avait pas eu le temps de penser à son plan de match. «Je vais en parler avec mon entraîneur, a sagement répondu Levine. Je le regarde toujours à la télé, donc ce sera bien de l'affronter sur le central.»