La situation des clubs de golf de la région est catastrophique. "Ça ne va pas du tout. Personne n'est intéressé à venir jouer au golf lorsqu'il pleut à boire debout. Nous allons tout droit vers d'importants déficits", expliquent cinq des six présidents des clubs de la région. À Saint-Prime, par exemple, le nombre de droits de jeu journaliers a diminué de 25 pour cent, par rapport à la même période, l'an dernier. Seul le Club Lac-saint-Jean présente un bon achalandage.

Les présidents rencontrés dans le cadre d'une réunion à Chicoutimi espèrent que le mois d'août sera plus chaud que les deux derniers mois. Ils ne savent plus à quel Saint se vouer pour obtenir des journées ensoleillées. Cependant, un fait demeure, même si leurs voeux s'avéraient être exaucés, ils ne pourraient pas compenser les pertes engendrées par la température maussade.

"Nos terrains sont constamment détrempés. Nos employés de terrain travaillent énormément, mais les profits n'entrent pas puisque nous pouvons compter sur les doigts de nos mains les journées de beau temps. Les membres jouent tout de même régulièrement, si ce n'est que cinq ou six trous. Ce sont les "green fees" qui nous font mal. Lorsqu'une personne travaille et qu'elle voit par la fenêtre qu'il pleut encore, elle n'est pas portée à venir dans nos clubs de golf", affirme le président du Club de golf Chicoutimi, Marc Boivin.

Les hauts dirigeants rencontrés hier estiment qu'ils ne pourront pas chiffrer les pertes avant la fin du mois de juillet. À ce moment, trois mois après l'ouverture de la saison, ils auront une idée plus précise du mal que Dame nature leur a causé.

Hier, en réunion à Chicoutimi, les présidents réfléchissaient déjà à diverses pistes de solution pour enrayer les déficits à prévoir.

"Le prix des cartes de membre risque fort d'augmenter l'an prochain. Il s'agit cependant d'un couteau à deux tranchants. Certains membres ne renouvelleront leur abonnement pas si tel est le cas. Nous devons trouver des solutions ensemble", affirme Laurent Girard, du Club Saguenay Arvida.

"Même s'il commençait à faire beau, nous ne pourrions pas faire jouer un plus grand nombre de droits de jeu journaliers qu'il est mathématiquement possible de le faire. Les membres aussi veulent pratiquer leur sport lorsqu'il fait soleil", déclare le président du Club de golf Saint-Prime, Jacques Tremblay.

Seul le représentant du Club de golf Lac-Saint-Jean, Marc Fortin, peut se targuer du fait que son club connaît une bonne saison du côté financier. Aucun déficit est à prévoir à Saint-Gédéon.

"Nous avons été en mesure de commencer la saison très tôt, soit le 1er mai. Nous avons instauré cette année une carte de membre à 25 parties, ce qui a fait passer notre nombre de membres de 249 à 285. De plus, aucun tournoi a été annulé en raison du mauvais temps. Nous entrons très bien dans notre budget", explique celui qui est tout de même très au fait des problématiques que vivent présentement ses homologues.

"S'il ne fait pas beau durant les vacances de la construction, ce sera tout simplement terrible pour nous. Nous ne pouvons pas nous permettre cela", conclu le président du Club de Dolbeau-Mistassini, André Chiasson.