Les nombreuses affaires de dopage amputent sérieusement les chances de la Russie de devancer enfin les États-Unis dans les épreuves d'athlétisme, qui débutent vendredi aux Jeux olympiques de Pékin.

Depuis la disparition de l'Union Soviétique fin 1990, jamais les athlètes du plus vaste pays du monde n'ont réussi à dominer leurs homologues américains au tableau des médailles lors de Jeux olympiques ou de Championnats du monde.

A deux reprises, aux Mondiaux 2001 et 2003, la Russie a terminé avec davantage de médailles (18 à 14 en 2001 et 19 à 17 en 2003), mais à chaque fois les États-Unis ont remporté davantage de titres (6 à 5 et 8 à 7).

Le match avait des chances d'être plus équilibré cette année, car la concurrence des Jamaïcains sur 100 m, 200 m et dans les relais 4x100 m, aussi bien chez les hommes que chez les femmes, la densité sur 100 et 110 m haies ou encore le recul des sauteurs américains peuvent faire chuter le nombre de médailles d'or des États-Unis.

Kenya, Éthiopie et Jamaïque à l'affût

L'entraîneur de l'équipe masculine a beau parler du dream team, les troupes de la bannière étoilée auront du mal à rééditer le carton plein des deux derniers Mondiaux (14 titres).

A l'inverse, les Russes disposaient d'une marge de progression par rapport à leur maigre récolte de l'année passée à Osaka (seulement 4 ors).

Avec Yelena Isinbayeva en chef de file, ils comptaient notamment sur les concours et les lancers pour briller, surtout chez les dames.

Mais l'équipe féminine a perdu cinq de ses plus beaux fleurons dans l'affaire de manipulation d'échantillons d'urine, révélée fin juillet par la Fédération internationale (IAAF): Yelena Soboleva (800/1500 m), Tatiana Tomashova (1500 m), Yulia Fomenko (1500 m), Darya Pishchalnikova (disque) et Gulfia Khanafeyeva (marteau).

Et Vladimir Kanaikin, contrôlé positif à l'EPO, faisait également partie des favoris sur le 50 km marche.

Du coup, au lieu de regarder devant, la Russie va devoir jeter des coups d'oeil derrière son épaule pour éviter de se faire chiper la 2e place par le Kenya, comme aux Mondiaux 2007, ou l'Éthiopie, portée comme son voisin est-africain par ses coureurs de fond et demi-fond. Sans compter la Jamaïque, si elle fait le Grand Chelem en sprint.

Et les États-Unis, qui dominent outrageusement le tableau général des médailles en athlétisme depuis la création des Jeux modernes (714 médailles, dont 305 en or), semblent assurés d'un nouveau succès.