Après les rumeurs, la confirmation: oui, Éric Lucas veut bel et bien effectuer un retour dans l'arène.

Le boxeur québécois a confirmé la chose hier, après avoir longuement discuté de la situation avec ses conseillers du groupe InterBox. Au cours des derniers jours, une rumeur circulait voulant que le boxeur de 37 ans, ancien champion WBC des super moyens, avait choisi de sortir de la retraite pour reprendre l'entraînement de façon sérieuse.

Eh bien, les rumeurs étaient fondées.

«Ça fait environ 12 semaines que je m'entraîne sérieusement, a fait savoir Lucas lors d'un entretien téléphonique, hier. J'ai perdu du poids, je suis passé de 215 livres à 195 livres. Je me sens bien, et j'ai le goût de remonter sur le ring.»

Lucas, qui insiste pour dire que ce retour se fera «un jour à la fois», n'a pas de plan très précis, mais il avoue qu'il se surprend à rêver à un combat de championnat, lui qui aimerait se battre chez les 168 ou 175 livres. «C'est sûr que j'aimerais redevenir champion du monde. C'est le rêve, j'y pense encore. Mais je vais y aller un combat à la fois. On verra comment ça va aller. Je vais disputer un premier combat, puis peut-être un deuxième et un troisième»

Avant d'en arriver là, Lucas devra toutefois subir plusieurs examens médicaux, en plus de montrer qu'il est encore capable de suivre le rythme effréné d'un entraînement de boxe. C'est pourquoi Stéphane Larouche, entraîneur chez InterBox, préférait ne pas trop s'emporter hier.

«Éric a encore plusieurs étapes à franchir avant de remonter dans un ring, a tenu à préciser Larouche. Présentement, tout ça est très embryonnaire; il lui reste des examens à subir, et il faut voir de quoi il a l'air dans un gym de boxe. Je veux m'assurer que les gens retrouvent le Éric Lucas qu'ils ont connu auparavant Y'a un paquet de si. Mais on va appuyer Éric à 100% si c'est réalisable.»

Si Lucas franchit toutes les étapes, le premier combat de ce retour surprise pourrait être présenté en décembre au Centre Bell. Le principal intéressé affirme d'ailleurs avoir rédigé une «petite liste de noms» concernant d'éventuels adversaires, sans donner plus de détails.

On sait toutefois que le nom de l'Allemand Markus Beyer est sur cette liste ainsi que quelques noms de boxeurs québécois.

«Beyer, on ne va pas courir après, on l'a déjà assez fait dans la passé, a ajouté Lucas. Il sait où nous trouver. Tout ce que je peux dire, c'est que je veux un adversaire significatif pour mon prochain combat. Je ne veux pas d'un autre Tony Menefee.»

Menefee est ce boxeur américain qu'avait choisi Lucas pour son retour dans l'arène, le 3 décembre 2004 au Centre Bell, au terme d'une longue pause d'un an. Pas trop sérieux, Menefee avait à peine duré le temps de deux rounds, avant de perdre par K.-O. technique lors d'un combat inégal et ennuyeux.

Ne reste plus qu'à savoir si Éric Lucas, à 37 ans, pourra retrouver sa forme des beaux jours. Les sceptiques sont nombreux, surtout que Lucas avait été malmené à son dernier combat, une défaite par K.-O. technique au dixième round contre le Danois Mikkel Kessler, en janvier 2006.

«À mon poids actuel, je suis déjà en meilleure forme que je ne l'étais au moment d'affronter Kessler, a répondu Lucas. Je suis en meilleure position autant mentalement que physiquement. Quand je me suis battu contre Kessler, j'étais fatigué mentalement. Je peux vous dire que je me sens beaucoup mieux maintenant.»

Cinq combats marquants

Glenn Catley, 10 juillet 2001

Dans un Centre Bell surchauffé, Lucas met la main sur le titre WBC des super moyens au septième round en passant le K.-O. au Britannique Glenn Catley.

Markus Beyer, 5 avril 2003

Le grand vol. Lucas se rend en Allemagne pour y défendre son titre contre Beyer. À la fin de ce combat dominé par le Québécois, c'est l'étonnement général quand l'annonceur maison annonce plutôt une victoire par décision partagée de Beyer. Lucas ne l'a jamais digéré

Danny Green, 20 décembre 2003

Ce qui devait être une formalité s'est plutôt transformé en cauchemar. Blessé aux côtes, Lucas n'avait pu offrir son plein rendement face à Green, qui avait sonné le Centre Bell au grand complet avec une victoire par K.-O. technique au sixième round. Lucas devait ensuite s'accorder une longue période de repos.

Tony Menefee, 3 décembre 2004

Un combat marquant seulement parce que c'était le combat du retour pour Lucas, sorti de sa longue pause pour affronter ce Menefee peu dangereux. Au deuxième round, c'était déjà terminé.

Mikkel Kessler, 14 janvier 2006

Lucas, dominé par Kessler à Copenhague, devait annoncer sa retraite par la suite. La retraite aura duré deux ans...