La bataille de la bande des «trois» du 100 m messieurs, qui fera rage par chronos et impressions interposés dès les séries et quarts de finale, en attendant le grand soir samedi, risque vendredi de voler la vedette de la 1re journée d'athlétisme à Tirunesh Dibaba, grande favorite du 10 000 m.

Une forme d'injustice, tant l'Éthiopienne féline, qui court après le doublé 10 000/5000 m, est une immense championne.

Son poids plume et sa légèreté trancheront d'ailleurs avec les lanceurs de poids, forcément costauds et patauds. Multiple médaillé aux Mondiaux, deux fois en argent aux JO (2000 et 2004), l'Américain Adam Nelson mériterait la consécration. Avec Reese Hoffa et Christian Cantwell, les États-Unis pensaient d'ailleurs se partager le gâteau entre gourmands.

Mais c'était sans compter avec le Bélarusse Andrey Mikhnevich qui s'est invité au festin en projetant récemment son poids à 22,00 m,

Retour sur le 100 m. Par le passé, jamais l'épreuve reine de l'athlétisme et des jeux Olympiques, n'avait proposé trois favoris au départ.

Sur la ligne droite, les chronos constituent un marqueur fiable. Et, en 2008, ils indiquent le Jamaïcain Usain Bolt, record du monde en 9 sec 72, devant l'Américain Tyson Gay (9.77), triple champion du monde 2007 (100/200/4X100 m), et Asafa Powell (9.82), autre représentant de la Jamaïque.

Il y a encore quelques semaines, Powell (25 ans) semblait le moins bien loti. Dans le rôle de favori, il était passé à côté des JO-2004 (5e) et surtout des Mondiaux-2007 à Osaka. Blessé aux pectoraux au printemps, Powell a remis les choses au point, battant Bolt à Stockholm (9.88 contre 9.89), avant de réaliser 9 sec 82 à Monaco avec un vent nul.

«Je suis très confiant concernant mes chances de la ramener à la maison (la médaille d'or)», a-t-il déclaré récemment aux médias de son pays. Et son entraîneur, Stephen Francis, n'est pas loin de penser la même chose.