Damon Duval a souri du début jusqu'à la fin de l'entraînement d'hier. La vie est belle: son deuxième enfant, Hunter, a vu le jour la semaine dernière, il a réussi ses 16 dernières tentatives de placement - trois de 50 verges ou plus - et, sans surprise, il a été nommé le joueur de la dernière semaine au sein des unités spéciales dans la LCF.

Duval n'a raté aucun de ses six placements vendredi dernier à Winnipeg et en a manqué un seul sur 23 cette saison (95,7%). Le natif de la Louisiane (Morgan City) est aussi dominant au chapitre des dégagements et des bottés d'envoi: au premier rang du circuit pour la moyenne nette sur les dégagements (41,2 verges), au deuxième pour les bottés d'envoi (64,3).

Duval avait démontré de belles choses au cours de ses trois premières saisons dans la Ligue canadienne, mais on pouvait lui reprocher un manque de constance, faiblesse que tient à éliminer le botteur.

«Je crois que je suis plus constant depuis le début de la saison et c'est mon objectif de le demeurer. C'est ce qui est le plus important, de rester constant, autant pour les placements que pour les dégagements et les bottés d'envoi», dit Duval.

Compte tenu de tout le va-et-vient que l'on retrouve à la position de botteur dans la NFL, s'il continue de jouer comme il l'a fait à ses sept premiers matchs cette saison, Duval suscitera l'intérêt d'équipes au sud. Il ne serait pas le premier botteur de la LCF à passer dans la NFL (Mike Vanderjagt, Lawrence Tynes).

«Il y en a déjà eu depuis que je suis arrivé à Montréal (de l'intérêt de certains clubs de la NFL), mais j'aime ça ici. Je pourrais tenter ma chance afin de faire un peu plus d'argent dans la NFL, mais j'aime la LCF, le style de jeu me permet de contribuer davantage. Et c'est également un choix de vie. Les entraînements sont limités à un maximum de 4h30 par jour ici, alors ça me permet de passer plus de temps avec ma famille. À l'heure actuelle, c'est beaucoup plus important pour moi que de devenir millionnaire.»

De toute façon, Duval n'aura pas à se poser la question avant quelques années. «J'ai un contrat jusqu'en 2010. On verra bien à ce moment. Je n'aurai que 30 ans, ce qui est assez jeune pour un botteur. Mais je n'y pense pas pour l'instant. Si je pouvais demeurer à Montréal et connaître une longue carrière dans la LCF, ça ne me dérangerait pas du tout.»

Vendredi soir, Duval renouera avec les Argonauts de Toronto, qui prennent toujours un malin plaisir à tenter de le déconcentrer.

«Lorsque ce ne sont que des paroles, ça ne me dérange pas du tout», dit Duval, faisant allusion aux différents coups que lui ont administrés les Argonauts par le passé.

Que ce soit avec leurs épaules ou leurs langues, faut croire que les Argos savent comment s'y prendre, car Duval a été expulsé d'un match contre eux l'an dernier. De la façon dont il joue présentement, pas de danger que le plan de match des Argos change vendredi.