En Chine, on fait comme les Chinois. Incommodé par des douleurs au coude droit, Frédéric Niemeyer a rendu visite à l'acuponcteur du village olympique, hier, à la veille de son premier match de double avec le numéro un mondial Daniel Nestor.

«J'essaie tout ce que je peux, dit Niemeyer. J'ai pris des anti-inflammatoires, j'ai fait de la physio et je suis maintenant chez l'acuponcteur.»

Avant de se rendre chez l'acuponcteur, l'athlète de Sherbrooke a déclaré forfait hier à son premier match du tournoi olympique de simple, où il avait obtenu un laissez-passer en simple en raison d'un retrait de dernière minute. Le 277e joueur mondial était sur le point de créer une surprise contre l'Argentin Guillermo Canas, 64e au monde, quand son coude droit a commencé à le faire souffrir.

Après avoir gagné la première manche 6-3, Niemeyer a abandonné à 4-2 en faveur de Canas à la deuxième manche. «Je me suis blessé la semaine passée, dit l'athlète de 32 ans. Je pensais que les anti-inflammatoires seraient suffisants, mais j'ai mal frappé une balle et la douleur ne cessait d'augmenter.»

Niemeyer est le premier à admettre qu'il aurait pu continuer son match de simple malgré ses douleurs au coude. S'il n'a pas poussé la note trop loin, c'est qu'il avait fait un pacte avec l'entraîneur de l'équipe olympique canadienne Martin Laurendeau: une victoire en 1h10 ou rien du tout. Originalement, Niemeyer devait jouer son match de double immédiatement après son match de simple. La pluie torrentielle tombée sur Pékin hier après-midi a finalement forcé le report de son match de double. «Nous ne voulions pas gaspiller trop d'énergie au cours de mon match de simple en raison des conditions de jeu très humides, dit Niemeyer. Ma priorité à Pékin reste le double.»

«Nous avions établi un plan de match très précis, dit Martin Laurendeau. Il devait jouer tous les points en moins de quatre échanges afin d'économiser ses énergies. Cette stratégie très agressive lui a bien réussi à la première manche. Il a même failli prendre l'avance à la deuxième, mais il n'a pas su convertir quatre balles de bris en début de manche. C'est dommage que les circonstances l'aient forcé à abandonner. Il aurait eu des chances de gagner contre Canas.»

Niemeyer et Daniel Nestor n'ont pas été désignés comme têtes de série du tournoi olympique de double de Pékin malgré le premier rang mondial du Torontois de 35 ans. En première ronde, les Canadiens affrontent une autre équipe dangereuse qui ne fait pas partie des têtes de série: les frères britanniques Andy et Jamie Murray, qui sont entraînés par le Montréalais Louis Cayer.

«Nous pensons gagner ce match même si les Murray partent favoris, dit Niemeyer. Andy est un joueur du top 10 en simple et Jamie est un excellent joueur de double. Mais Daniel et moi croyons en nos chances comme à tous nos matchs. Au filet, nous tenterons de jouer davantage sur Andy, tandis que Jamie est moins fort en fond de terrain.»

Niemeyer ne croit pas que ses douleurs au coude droit l'empêcheront de donner son plein rendement contre les Murray. «Ça devrait aller, dit-il. Je ne prendrai pas de risque: je vais me faire geler en prévision de notre match. De toute façon, le double est moins exigeant sur le plan physique parce qu'on ne sert qu'une fois à toutes les quatre parties.»

Niemeyer et Nestor doivent normalement croiser le fer avec les Murray ce matin aux environs de 8h (heure du Québec) sur le court numéro 2 du tout nouveau Centre de tennis du parc olympique de Pékin. Ils ne seront pas les seuls Canadiens en action aujourd'hui. Cette nuit, le numéro un au pays en simple, Frank Dancevic, 114e au monde, devait disputer son premier match contre le Suisse Stanislas Wawrinka, 10e au monde.

Le triumvirat du tennis masculin - Roger Federer, Rafael Nadal et Novak Djokovic - ainsi que la future numéro un mondiale Jelena Jankovic doivent faire leur entrée en scène aujourd'hui à Pékin. À moins que la pluie ne vienne perturber le tournoi de tennis pour une deuxième journée consécutive comme l'annonce la météo.