Marc Trestman préférerait probablement passer le balai au stade Rogers au terme du match de ce soir que de parler des stratégies de son club, mais l'entraîneur-chef avait tout de même dévoilé ses deux principaux objectifs de la saison en juin dernier: obtenir plus de sacs et en accorder moins.

Et jusqu'ici, ses joueurs ont plutôt bien répondu à l'appel. La défense des Alouettes est à égalité au premier rang avec celle des Lions de la Colombie-Britannique grâce à sa récolte de 21 sacs, tandis que l'attaque n'en a concédé que 12, au deuxième rang derrière les Stampeders de Calgary (sept).

«J'ai toujours travaillé du côté de l'attaque et je peux vous dire que j'ai passé 90% de ma carrière à enseigner la protection, a raconté Trestman, hier. La protection, c'est absolument tout au football.»

Bénéficiant d'une excellente protection, l'attaque montréalaise a inscrit une moyenne de 33 points à ses sept premiers matchs. Or, ce soir, elle sera confrontée à une défense qui ressort du lot. Les Argonauts de Toronto forment la seule équipe du circuit qui utilise un système 3-4. Elle est aussi la plus agressive, utilisant le blitz plus souvent que n'importe qui.

«Ils possèdent une excellente première ligne et leurs secondeurs sont aussi habiles en couverture que près de la ligne de mêlée. On a du pain sur la planche», a résumé Trestman.

«C'est difficile d'affronter les Argos, car on est rarement confrontés à une défense de ce type (3-4) dans cette ligue», a fait remarquer Ben Cahoon, qui a noté cependant quelques changements dans le jeu des Torontois cette saison.

«Par le passé, ils utilisaient presque toujours une défense de zone, mais ils se retrouvent plus souvent en couverture homme à homme cette année», souligne celui qui sera en quête d'un 99e match consécutif avec au moins un catch.

Les Argos auront sûrement de meilleures chances de l'emporter s'ils font justement appel à une défense homme à homme plus régulièrement, ce soir. Depuis le début du calendrier, Trestman et ses Oiseaux ont fait à peu près ce qu'ils entendaient lorsqu'ils ont été opposés à une défense de zone. Afin d'espérer la ralentir, il semble assez évident qu'on doit d'abord perturber le synchronisme de l'attaque des Alouettes, que ce soit en forçant Anthony Calvillo à lancer le ballon plus rapidement qu'il ne le souhaite ou en affectant le tracé des receveurs à l'aide de contacts lorsqu'ils sont permis.

«On sait que les Argonauts appliquent beaucoup de pression, mais on ne changera pas notre système de jeu pour autant, a indiqué Calvillo. C'est la beauté de notre système, ce sont nos adversaires qui doivent s'adapter et non l'inverse.»

Le problème lorsqu'une défense est agressive comme l'est celle des Argos, c'est qu'elle devient souvent vulnérable au jeu au sol. D'ailleurs, les Argonauts viennent au dernier rang de la LCF à ce chapitre (158,4 verges concédées par match).

«Ils sont les pires du circuit contre la course, alors je m'attends à ce qu'ils changent leur recette un peu, a noté Avon Cobourne. Mais s'ils mettent tout en oeuvre afin d'arrêter notre jeu au sol, l'autre A.C. (Anthony Calvillo) les taillera en pièces.»

D'une façon ou de l'autre, Cobourne devrait encore être un facteur déterminant. Il est productif au sol et par la passe - il domine la ligue pour le total de verges en attaque (968) - et Trestman estime qu'il est le meilleur bloqueur parmi tous les demis qui ont évolué sous ses ordres. Venant d'un type qui possède une pareille feuille de route, ce n'est pas banal comme compliment.

Boulay absent

Blessé à un mollet au cours de l'entraînement de mercredi, Étienne Boulay n'a pas accompagné l'équipe à Toronto. Il s'attend toutefois à participer au prochain match de l'équipe, le 29 août, face aux Lions au stade Percival-Molson.

Ce match suivra la semaine de congé annuelle de l'équipe, qui ne sera toutefois pas une semaine en entier. Les Alouettes s'entraîneront à Montréal pendant quelques jours avant de prendre congé. Faut croire qu'il y a un prix à payer pour former une bonne équipe.