Après avoir conforté leur statut de favori lors de la première phase, les États-Unis abordent avec sérénité les quarts de finale du tournoi olympique dont le choc opposera l'Argentine à la Grèce mercredi à Pékin.

Outre la nouvelle démonstration de l'équipe américaine face à l'Allemagne (106-57), la seule nouvelle significative de la dernière journée des poules lundi est venue de la victoire de la Grèce sur la Chine (91-77) qui lui permet de terminer à la troisième place du groupe B.

Comme les deux équipes étaient déjà qualifiées, la Grèce aurait pu préférer une défaite qui avait l'avantage de lui éviter les États-Unis jusqu'en finale, sachant qu'affronter la Lituanie ou l'Argentine en quarts peut se valoir.

«C'est vrai mais calculer n'est jamais une bonne idée», a déclaré le sélectionneur Panagiotis, ce qui figeait donc les quarts de la façon suivante:

États-Unis – Australie

Avec une victoire, l'Australie deviendrait célèbre. L'hypothèse est cependant hautement improbable même si elle reste sur trois bons matches. Car en face, c'est proprement terrifiant: les Américains ont remporté leurs cinq matches de poule sur un écart moyen de 32 points, le tout sans forcer.

«Si on arrive à jouer libéré, ça devrait aller», a souligné le meilleur joueur australien Andrew Bogut, vague. Quand on lui a demandé de préciser comment il comptait donc battre les États-Unis, il a répondu: «rentrer 100% des tirs». Compliqué.

«C'est la meilleure équipe depuis le Dream Team de 1992», a fini par admettre le pivot NBA de Milwaukee. Quant aux Américains inutile de leur demander comment ils se sentent. «Tout roule», a glissé LeBron James.

Chine – Lituanie

Pour la Chine, ce quart de finale est déjà une victoire, même si le public pékinois, en pleine «Yaomania», a parfois tendance à voir son équipe plus belle qu'elle ne l'est. Huitième aux Jeux d'Athènes et au dernier Mondial, elle confirme une certaine constance au plus haut niveau.

Qu'elle aille plus loin serait néanmoins une vraie surprise. Surtout face à la Lituanie qui, avant de laisser filer son dernier match sans enjeu - «On n'y était pas», a dit Sarunas Jacikevicius - a laissé une très belle impression. Les Baltes, troisièmes du dernier Championnat d'Europe, sont d'autant plus motivés qu'ils sont assurés d'éviter les États-Unis jusqu'en finale.

Espagne – Croatie

Même si elle part favorite, l'Espagne, où Marc Gasol est incertain, devra se méfier d'une équipe qui a été la première à la battre en deux ans lors du dernier Championnat d'Europe, en poules.

«C'est une excellente équipe avec beaucoup de joueurs du Championnat d'Espagne, a assuré l'ailier ibère Rudy Fernandez. Mais on veut jouer la finale alors on doit passer cet obstacle.»

Cela passe par une hausse du niveau de jeu par rapport à la phase de poules où les champions du monde, outre leur déroute (-37) face aux Américains ont été poussés en prolongation par la Chine. «On voulait surtout éviter les Américains. Contre l'Espagne, sur un match, tout est possible», a estimé pour sa part le capitaine croate Nikola Prkacin. Son équipe sera cependant privée de Marko Popovic et peut-être aussi de Zoran Planinic.

Argentine – Grèce

C'est le choc des quarts entre le champion olympique 2004 et le vice-champion du monde 2006. C'est aussi a priori le duel le plus indécis. Il oppose deux formations qui ont les vertus et les défauts de leur grand âge: expérimentées mais vieillissantes et limitées sur le banc, elles semblent être cette année tout au plus des candidats pour le podium. Sur un match, la magie peut cependant jaillir à tout moment avec des joueurs comme Ginobili côté argentin et Papaloukas côté grec. «On veut prendre notre revanche sur notre défaite face à l'Argentine à Athènes», il y a quatre ans, dit l'arrière grec Niko Zisis. Le vainqueur aura tout à craindre du plus que probable face-à-face avec les États-Unis en demi-finales.