Pendant que le géant Michael Phelps tente d'entrer dans l'histoire de la natation en enchaînant les titres, ses équipières américaines devront livrer une bataille féroce contre leurs adversaires australiennes, bien décidées à contester la suprématie américaine.

Au bilan des médailles à Athènes, les Aussies avaient récolté une breloque de moins (9) que les Américaines (10). Néanmoins, les nageuses australiennes avaient dépassé d'une tête les Américaines en nombre de titres (quatre contre trois).

Il y a quatre ans, Jodie Henry sur 100 m nage libre, Petria Thomas sur 100 m papillon, les relais 4x100 m nage libre et 4x100 m 4 nages s'étaient hissés sur la plus haute marche du podium avec les couleurs australiennes. Seuls Natalie Coughlin (100 m dos), Amanda Beard (200 m brasse) et le relais 4x200 m nage libre s'étaient parés d'or côté américain.

Emmenées par la sprinteuse Lisbeth Trickett et la reine de la brasse Leisel Jones (surnommée +Lethal (Fatale) Leisel+), les Australiennes ont cette fois les moyens de ramener un plus grand nombre de médailles olympiques que leurs principales rivales.

«Nous avons une équipe très forte cette année. Depuis Athènes, elle a gagné en densité et en expérience. Nous avons beaucoup de potentiel mais il faut quand même faire le boulot», estime Libby Trickett, détentrice des records du monde sur 50 et 100 m nage libre.

Engagée sur les deux courses de sprint, le 100 m papillon ainsi que deux relais, Trickett, 23 ans, vise la passe de cinq médailles.

Menaces

La papillonneuse Jessicah Schipper, la spécialiste du 4 nages Stephanie Rice, qui détiennent des records du monde, et la dossiste Sophie Edington représentent autant de menaces pour l'équipe américaine, aussi bien dans les courses individuelles que pour les relais.

Duel dans le duel australo-américain, la rencontre entre Rice et l'Américaine Katie Hoff promet d'être particulièrement croustillante.

Fin mars, Rice subtilisait le record du monde du 400 m 4 nages de sa rivale établi l'année précédente aux Mondiaux de Melbourne. Une passation de pouvoir plutôt brève puisque Hoff reprenait son bien en juillet, lors de sélections américaines où elle a particulièrement brillé.

Rice détient toujours le record du monde du 200 m 4 nages mais récemment la jeune femme a moins fait parler d'elle pour ses exploits dans les bassins que pour sa vie privée.

Annoncée juste avant les Jeux de Pékin, la fin du couple qu'elle formait avec son compatriote le sprinteur Eamon Sullivan a fait sensation dans le petit monde de la natation. Mais le détenteur du record du monde du 50 m nage libre a assuré cette semaine que son ex-petite amie et lui-même étaient restés «bons amis», les JO étant l'unique objet de leurs préoccupations actuelles.

Encore une mauvaise nouvelle pour l'équipe américaine, qui craint l'Australie au point de ne pas se considérer comme favorite.