La Serbe Ana Ivanovic, N.1 mondiale battue jeudi au deuxième tour à l'US Open par une joueuse jusqu'alors inconnue (6-3, 4-6, 6-3), la Française Julie Coin, enchaîne les déconvenues depuis sa victoire à Roland-Garros, en juin, pour son premier titre du Grand Chelem.

Jeudi, sur le Central Arthur-Ashe, la brunette de 20 ans est rentrée bien involontairement dans l'histoire: jamais une N.1 mondiale n'avait été sortie d'un tournoi du Grand Chelem par une joueuse aussi mal classée que la Française, 188e mondiale et issue des qualifications.

Coin, 25 ans, qui dispute à New York son premier Grand Chelem, s'est imposée en deux heures pour provoquer la première grande surprise du tournoi. Un match dans lequel la Serbe (8 doubles fautes, 34 fautes directes) n'a pas fait honneur à son statut de Première dame du tennis. Place qu'elle va d'ailleurs peut-être perdre après le tournoi.

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«Ana était peut-être nerveuse, plus que moi en tout cas, a suggéré Coin. Elle avait la pression de se battre pour garder sa place de N.1 mondiale, elle a été blessée récemment (à un pouce)... C'est difficile pour les joueurs de sa stature. Alors que pour nous, tout est du bonus...»

La déception est immense pour la Serbe qui était parvenue à maîtriser ses nerfs sur la terre battue parisienne en décrochant son premier tournoi du Grand Chelem après deux finales infructueuses (Roland-Garros 2007 et Australie 2008).

«C'est une défaite difficile à digérer, a soupiré Ivanovic. Mais je dois accepter cette situation, surtout après tout ce qui m'est arrivée ces derniers mois. Si vous me demandez si je joue comme une N.1 mondiale pour l'instant, je vous répondrai non.»

Touchée à un os du métacarpe de la main droite, Ivanovic a donné des signes plus qu'inquiétants de fébrilité cet été. A Wimbledon, elle s'était inclinée au 3e tour devant la Chinoise Zheng Jie, 133e mondiale à l'époque, avant de déclarer forfait pour les JO de Pékin en raison de la douleur.

«L'important pour pour moi pour l'instant est de pouvoir m'entraîner et de jouer sans douleur, prévient-elle. Ce qui est le cas. Tout ceci est déjà derrière moi. Je veux retrouver le chemin de l'entraînement dès que possible.»

Safina sereine

Le sort d'Ivanovic contraste en tout cas avec la santé resplendissante de soeurs Williams, médaillée d'or en double à Pékin, et de la Russe Dinara Safina, médaillée d'argent en simple, qu'Ivanovic avait battu en finale à Roland-Garros.

Serena Williams, tête de série N.4, s'est promenée face à la Russe Elena Vesnina 6-1, 6-1 alors que sa soeur Venus (N.7), deux fois victorieuse à New York (2000, 2001), a été sans pitié pour la Chilienne Rossana De Los Rios, balayée 6-0, 6-3 en une heure minutes.

Les deux Williams devraient se retrouver en quart de finale pour un quart de finale fratricide et explosif.

Safina, la petite soeur de Marat Safin, a elle écoeuré l'Italienne Roberta Vinci 6-4, 6-3. A 22 ans, elle n'a jamais semblé aussi forte que cette saison et affiche une sérénité à toute épreuve: elle s'est hissée en finale de cinq des six derniers tournois WTA qu'elle a disputés (victoires à Berlin, Los Angeles et Montréal, finales à Roland-Garros et Bois-le-Duc).

Elle compte en outre 28 victoires contre 3 défaites depuis début mai sur le circuit (hors jeux Olympiques). Tout l'inverse d'Ivanovic en somme.