Rafael Nadal a été à la hauteur de son nouveau statut de N.1 mondial en remportant l'or olympique dimanche à Pékin.

L'Espagnol, qui remplace Roger Federer lundi à la tête du tennis mondial, a battu en finale le Chilien Fernando Gonzalez en trois sets 6-3, 7-6 (7/2), 6-3 pour s'adjuger son troisième titre majeur en moins d'un trimestre après son doublé Roland-Garros/Wimbledon.

Le nouveau champion olympique s'était pourtant dit fatigué en arrivant à Pékin. Mais fatigué ou pas, le Majorquin, vainqueur de huit des dix derniers tournois qu'il a disputés, est inarrêtable.

Vêtu à chaque match d'un maillot aux couleurs rouge et jaune de l'Espagne - et des Baléares - le Majorquin a su se remotiver pour faire grimper son pays dans le tableau des médailles, aidé en cela par l'ambiance du village olympique.

«Le fait d'être avec d'autres camarades et pas dans un hôtel où on a beaucoup plus de temps pour s'ennuyer a été plus qu'une aide. Grâce à eux j'ai pu être à 100% mentalement», assure-t-il.

En finale, sous les yeux de la reine Sofia, il a appliqué au Chilien le même traitement brutal qu'à Federer en finales des deux derniers tournois du Grand Chelem et à l'immense majorité de ses derniers adversaires, lui qui n'a perdu que deux matches depuis fin mars.

Que des beaux champions

Pilonnage incessant en coup droit, accélérations supersoniques du même côté, solidité à chaque fois plus grande en revers, la «motivation spéciale» du Chilien pour les Jeux n'y a pas résisté, d'autant que le vainqueur a commis une nombre extrêmement faible d'erreurs directes.

Nadal n'a connu qu'une véritable alerte, dans la deuxième manche, lorsque Gonzalez, désormais titulaire du quart de toutes les médailles jamais obtenues par son pays après l'or (en double) et le bronze (en simple) d'Athènes, a manqué deux balles de set, dont une gâchée sur une volée de revers facile expédiée dans le couloir.

Le champion olympique n'aura même pas une demi-journée pour profiter de sa médaille. Dès lundi après-midi, il sera dans l'avion pour New York, où l'US Open commence la semaine d'après et où il sera de nouveau le grand favori.

«En tennis quand on perd on a la possibilité de se rattraper la semaine d'après, mais quand on gagne on a aussi l'assurance de recommencer à souffrir immédiatement», souligne-t-il.

La victoire du Majorquin, qui signe une première pour lui-même et pour son pays dans son sport, a mis fin aux épreuves de tennis des Jeux de Pékin. Le tournoi n'a couronné que de beaux champions: Elena Dementieva en simple dames, les soeurs Williams en double dames et Roger Federer en double messieurs avec son compère Stanislas Wawrinka.

Une bonne publicité pour cette discipline dont la légitimité olympique a sans aucun doute grandi en Chine vingt ans après sa réintroduction au programme des Jeux.