Les basketteurs américains ont récupéré une partie de leur label longtemps usurpé de «Dream Team» en décrochant l'or olympique au terme d'une finale extraordinaire face à l'Espagne (118-107), dimanche à Pékin.

C'est à l'issue d'un des plus beaux matches de l'histoire du jeu que les États-Unis ont mis fin à huit ans de désillusions pour s'adjuger leur premier titre planétaire depuis les Jeux de Sydney en 2000.

Un combat furieux et indécis jusqu'au bout, émaillé de geste de pure classe et d'un déchet minimal qui, à la mi-temps, avait fait grimper le score à des hauteurs où beaucoup de matches se terminent (69-61).

Une cavalcade extraordinaire pour la promotion du basket, mais pas forcément pour l'Espagne qui est peut-être trop entrée dans le jeu des Américains. Mais le champion du monde a surpris tout le monde en offrant, dans ce contexte très offensif, une superbe résistance au Team USA, malgré l'absence de son meneur Juan Manuel Calderon.

Grâce à une belle adresse à trois points et des joueurs en ébullition à l'image de Rudy Fernandez (22 points) et des frères Gasol, la partie a été serrée jusqu'au bout, l'Espagne pointant seulement à quatre longueurs à deux minutes de la fin (108-104).

Elle a basculé sur la capacité des USA à garder la tête froide, un paramètre qui restait à vérifier puisqu'ils n'avaient encore jamais rencontré une telle résistance dans le tournoi (écart moyen de 30,2 points jusque-là).

Côté américain, c'est Dwayne Wade qui a été l'homme du match. Option prioritaire en attaque à cause des fautes rapides de Kobe Bryant et LeBron James, il a réussi un véritable festival de paniers et d'interceptions (27 points).

C'est aussi lui qui a rentré un panier primé crucial à deux minutes de la fin au moment où l'Espagne, toujours menée depuis la cinquième minute, tentait son énième rapproché.

Comme un air de 1992

Sous contrôle jusqu'au bout, une nouveauté de leur part, les Américains ont ainsi retrouvé leur place tout en haut de la pyramide dont ils n'auraient jamais dû descendre vu la qualité de leurs joueurs.

Dotés d'une puissance athlétique sans égal, ils ont démantelé tous leurs adversaires aux Jeux jusqu'en finale, dont l'Argentine, médaillée de bronze dimanche, et l'Espagne en poule, de 37 points.

«On n'est pas la Dream Team, on est le Team USA», a martelé le sélectionneur américain Mike Krzyzewski. Il n'empêche que par plusieurs aspects son équipe rappelle la légendaire légion des Jordan, Johnson et Bird à Barcelone en 1992.

Par la domination qu'elle a exercé sur le tournoi. Par sa brochette de héros de bande dessinée. Mais aussi par sa capacité de mettre provisoirement ses ego en sourdine pour fonctionner en équipe.

Un élément déterminant dimanche en fin de match où la tentation était grande de s'engouffrer dans des actions individuelles.

Ce cocktail gagnant leur a permis de mener à bon terme leur «opération rédemption», comme ils ont appelé leur campagne 2008 au cours de laquelle ils avaient effectivement pas mal de choses à se faire pardonner.

On a parfois tendance à l'oublier vu l'omnisprésence de la NBA, mais les États-Unis disputaient dimanche leur première finale planétaire depuis leur dernier sacre aux Jeux de Sydney. Depuis, ils avaient perdu beaucoup de prestige au cours de trois crashs resplendissants: sixièmes au Mondial-2002, troisièmes aux Jeux-2004 et aux Championnats du monde en 2006.

À Pékin, l'empire a contre-attaqué.