Un entraînement de plus en plus technologique et l'apport des nouvelles combinaisons «miracle» remettent comme prévu à plat les tables des records de la natation aux Jeux olympiques de Pékin.

Certains entraîneurs avaient évoqué la possibilité de voir les 32 épreuves quitter le bassin avec une nouvelle référence chronométrique.

L'ampleur du phénomène n'est pas aussi impressionnante mais quand même.

Lors des quatre premières matinées avec des finales, 10 des 16 épreuves disputées ont permis au vainqueur d'empocher l'or et le record du monde.

Au total 16 records du monde et 17 records d'Europe avaient été battus mercredi matin.

«Monsieur Record» est évidemment l'Américain Michael Phelps. Le phénomène des bassins a remporté ses cinq titres (trois individuels et deux relais) avec à chaque fois un record du monde.

Une discipline a particulièrement progressé à Pékin: le 100 m libre.

Avant même la finale des gros bras, jeudi matin, la meilleure marque mondiale est passée de 47 sec 50 à 47 sec 05 en changeant trois fois de main.

L'Australien Eamon Sullivan a d'abord sévi lors du relais 4x100 m lundi, en nageant ses deux longueurs en 47 sec 24. Vexé, le Français Alain Bernard a repris son bien dans la première des demi-finales (47.20) mercredi, avant que Sullivan n'enchaîne dans la suivante (47.05).

«3100 coussins d'air»

Cette fructueuse chasse aux records a d'abord une explication technologique, nommée LZR.

Sortie en février, la combinaison LZR Racer de Speedo est associée à quasiment tous les records depuis. Ainsi avant le rendez-vous chinois 19 des 20 records du monde battus l'avaient été avec la tenue, portable dans ses versions «short», «jambes» ou «intégrale».

«Même dans ma meilleure forme au meilleur moment de la saison, je n'aurais pas été capable de réaliser un tel temps sans cette combinaison», avait récemment expliqué le Néerlandais Pieter Van den Hoogenband, finaliste jeudi sur 100 m libre et ancien recordman du monde.

La concurrence a évidemment réagi avec Arena, qui a également équipé ses tenues de plaques en polyuréthane pour améliorer la glisse.

Évidemment, la dimension «olympique» joue aussi.

«Ce sont les JO d'abord. Ce qui explique, entre guillemets, l'obligation pour les meilleurs d'aller au fond d'eux mêmes. Il y a une densité telle que personne n'est à l'abri de rien. Même les meilleurs sont obligés d'être hyper vigilants, de faire des courses exceptionnelles pour s'adjuger les places sur le podium», explique le Français Denis Auguin, entraîneur de Bernard.

Enfin, le désormais fameux «Cube» d'eau de Pékin, magnifique bâtiment, fait de «3100 coussins d'air laissant passer la lumière extérieure», récolte aussi quelques lauriers. «Sa profondeur de 3 mètres et ses larges couloirs sur les côtés en font un bassin très rapide, avec des vagues qui ne gênent pas les nageurs», s'était réjouie la délégation américaine.

Une chose est certaine, on y verra plus clair après Pékin.