Mark Streit a été un homme fort occupé cette semaine. Lorsqu'on a l'a joint, hier en Suisse, il a dit profiter d'une première accalmie après que la signature de son contrat avec les Islanders de New York eut attiré les projecteurs sur lui.

«Le montant (20,5 millions pour cinq ans) a surpris beaucoup de monde en Suisse», a avoué Streit, qui doit lui-même se pincer pour être certain que c'est à lui que tout cet argent est promis.

«On souligne maintenant que je suis au deuxième rang des sportifs suisses les mieux payés après Roger Federer.»

À l'ouverture du marché des joueurs autonomes, mardi, Streit était bien placé pour générer de l'intérêt. Des équipes à la recherche d'un quart-arrière en avantage numérique pouvaient se tourner vers lui sans avoir à lui verser ce que commanderait un Brian Campbell.

Or, les enchères ont fait leur oeuvre... «Ça a été une journée intense, a raconté Streit. Je savais que j'étais en bonne position, mais j'étais malgré tout nerveux.

«En début de journée, environ 10 équipes ont manifesté de l'intérêt. J'ai discuté avec mon agent et, plus ça avançait, plus j'avais l'impression que c'était les Islanders qui désiraient le plus m'avoir.»

Et comment!

On s'attendait à ce que le défenseur de 30 ans décroche entre 2,5 et 3 millions, ce qui sortait déjà le Tricolore de la course. Mais on était encore loin du compte!

«On a conclu l'entente vers deux heures du matin, a poursuivi Streit. Je n'ai pas dormi de la nuit. Le temps que je signe le contrat et que tous les documents soient parvenus par télécopieur, il était six heures du matin et j'étais exténué!

«Avec la conférence de presse et tous les appels qui ont suivi, j'en ai eu pour deux jours à m'en remettre.»

La priorité : un attaquant

Le succès de toute l'opération aide bien sûr à oublier le fait que le Canadien ne lui a pas manifesté d'intérêt lors des semaines qui ont précédé le 1er juillet. «J'ai été étonné, a reconnu Streit. J'avais dit clairement après la saison que je souhaitais revenir. J'estimais avoir connu une bonne saison.

«Mais quand le mois de juin est arrivé et que le Canadien ne m'a soumis aucune offre, j'ai réalisé que ça n'arriverait pas. L'intérêt n'était pas vraiment là. Puis, il y a eu l'acquisition de Tanguay et les négociations avec Mats Sundin. J'ai bien vu que leur priorité était de dénicher un attaquant costaud...»

Streit ne croit pas pour autant que le fait d'avoir exprimé le souhait de jouer en défense ait pu lui nuire face au Canadien.

«Non, je ne pense pas que ça ait fait une grosse différence. Je suis capable de jouer en attaque, mais pas assez pour évoluer sur l'un des deux premiers trios.

«Avec les Islanders, je vais pouvoir jouer à la ligne bleue. Je vais avoir sensiblement le même rôle au sein de l'attaque à cinq, mais avec mon coup de patin et mon jeu de transition, je crois être en mesure de prendre plus de responsabilités là-bas.»

Un souvenir à chérir

Cela dit, il n'y a aucun ressentiment dans la voix de Streit. Au contraire, que de la

gratitude envers Montréal, où il dit avoir apprécié «l'ensemble de l'expérience».

«J'ai été chanceux en tant que joueur plus âgé d'avoir été repêché par le Canadien et que l'équipe se soit montrée patiente à mon endroit.

«C'est le Canadien qui m'a donné l'occasion de jouer et qui m'a permis de devenir un bon joueur de la Ligue nationale.

«La dernière saison occupera une place particulière dans mon coeur. On a terminé au premier rang de notre association même si plusieurs pensaient qu'on ne participerait pas aux séries.

«Et rendus en séries, la ville est devenue complètement folle. Les fans dans la rue, tout le monde... C'est un souvenir que je vais emporter avec moi.»