Les cris ont commencé à retentir dès que les pieds de Chen Yibing ont touché le matelas. Des cris qui se préparaient depuis quatre ans. On était à mi-chemin de l'épreuve mais la compétition était déjà terminée.

La Chine a finalement mérité le titre olympique qu'elle lorgnait depuis si longtemps et que tout le monde avait prédit grâce à un score cumulatif de 286,125. Les Japonais, champions olympiques en titre, ont dû se contenter de l'argent après avoir enregistré une note combinée de 278,875. tandis que les Américains, malgré des blessures aux frères Morgan et Paul Hamm, ont arraché la médaille de bronze avec un total de 275,850.

La célébration chinoise s'est amorcée avant même que l'un de leur gymnaste ne complète sa dernière routine. Lorsque Zou Kai a atterri sur le tapis, ses coéquipiers ont bondi de joie. Debout derrière un large drapeau de leur pays, plusieurs n'ont pu retenir leurs larmes.

Chez les Américains, il n'y a pas eu de larmes, mais la joie était tout aussi palpable. «Personne ne croyait en nous! Personne ne croyait en nous!», s'est exclamé Jonathan Horton. Bras entrecroisés, ils souriaient à pleines dents devant les photographes.

Une réputation peu enviable

Les Chinois ont gagné sept des huit derniers championnats du monde, dont les trois derniers. En compétition individuelle, ils ont été plus couronnés qu'une famille royale. Malgré tout, ils avaient la réputation de ne jamais répondre aux attentes.

Durant leur règne, ils n'avaient remporté qu'un seul titre olympique et leur débandade il y a quatre ans est passée à l'histoire. Non seulement n'avaient-ils pas gagné l'or que tous les observateurs leur avaient prédit, ils sont rentrés à la maison avec seulement deux médailles et une seule première place.

Mais cet échec aura servi de source de motivation pour la délégation chinoise, tout comme ces «Jia You» qui résonnaient des quatre coins de l'enceinte sportive, mardi.

Après un début modeste au sol, où ils n'ont pas l'habitude de dominer, les Chinois ont brillé de tous leurs feux au cheval d'arçon, tout particulièrement Xiao Qin, qui a fait preuve d'une technique impeccable.

Même perfection aux anneaux où Yang Wei a multiplié les manoeuvres de force avec une aisance incomparable. Seul son compatriote Chen lui a été supérieur à cet appareil.