Un autre numéro pourrait être hissé sous peu dans les hauteurs du Centre Bell: celui de Patrick Roy. La Presse a appris que la direction du Canadien se prépare à retirer le numéro 33 de Roy, gardien émérite du Canadien pendant 11 saisons et gagnant de la Coupe Stanley à deux reprises dans le maillot tricolore; la cérémonie devrait avoir lieu en novembre.

Le Canadien n'a pas voulu confirmer l'affaire, se contentant de faire savoir, par la bouche d'un porte-parole, que l'équipe allait dévoiler sa programmation entourant les festivités du centenaire le 24 septembre. Joint au téléphone par La Presse, le propriétaire George Gillett a lui aussi refusé d'aller plus loin. «Le sujet des chandails retirés, ce n'est pas quelque chose dont on parle publiquement», a-t-il expliqué.

Dans les coulisses du Centre Bell, le projet n'est un secret pour personne et fait partie des priorités de l'organisation à l'approche du centenaire, même si le sujet ne manque pas de controverse. C'est que Roy, à titre d'entraîneur chez les Remparts de Québec, a souvent fait les manchettes en raison de ses sautes d'humeur. Plusieurs observateurs ont même laissé entendre que le Canadien ne devrait pas retirer son numéro en raison de ces écarts de conduite.

Mais les frasques de l'ex-gardien et membre du Temple de la renommée n'auront aucun impact sur la décision du Canadien. «Les dirigeants de l'équipe se soucient de ce que Patrick Roy a fait sur la glace. Le reste, tout ce qui est arrivé dans le hockey junior, ils ne s'en préoccupent pas», a confié une source bien au fait du dossier.

Joint au téléphone par La Presse, Roy a insisté pour dire qu'il ignorait les plans du Canadien à son endroit. «On ne m'a rien confirmé, a-t-il fait savoir. Je ne suis pas au courant de ça. Il y a des gens qui m'en parlent, j'entends des choses à gauche et à droite à propos du retrait de mon chandail... C'est sûr que ce serait un immense honneur.»

En retirant le numéro 33, l'organisation montréalaise ferait deux coups d'éclat le même soir. En plus de hisser un autre numéro légendaire au plafond du Centre Bell, elle enterrerait enfin la hache de guerre avec celui que plusieurs considèrent comme le meilleur gardien de l'histoire, un homme qui a gagné le trophée Vézina à trois reprises, le trophée Jennings à cinq reprises, en plus de prendre part à 11 matchs d'Étoiles.

L'union entre Roy et le Canadien, rappelons-le, s'est terminée brusquement en 1995, au terme d'une querelle qui l'avait opposé à l'entraîneur d'alors, Mario Tremblay.

De son côté, Roy insiste pour dire qu'il n'y a plus aucun froid entre lui et la direction montréalaise. «Je ne sais pas pourquoi les gens pensent qu'il y a un problème. J'ai fait le choix d'aller diriger une équipe de hockey junior à Québec, et à cause de ça, je n'ai pas le temps d'aller au Centre Bell. J'aurais aimé assister à certains événements là-bas, comme le retrait des chandails de Bob Gainey et Serge Savard. J'aurais aimé aller voir jouer (Alexander) Radulov contre le Canadien. Mais à chaque fois, ce n'était pas possible pour moi.»

Roy, dont le numéro 33 a déjà été retiré en 2003 par l'Avalanche du Colorado, deviendrait du coup le 15e joueur à recevoir un tel honneur chez le Canadien. On chuchote aussi que l'équipe pourrait retirer un autre chandail à l'hiver.

Maillots rétro

Par ailleurs, le Canadien va profiter des célébrations du centenaire pour dépoussiérer quatre de ses anciens chandails. Cette saison, les joueurs montréalais vont enfiler des maillots rétro à deux reprises, une première fois le 15 novembre contre les Flyers de Philadelphie et une deuxième fois le 1er février contre les Bruins de Boston.

Dans le premier cas, c'est le maillot de la saison 1915-16 qui sera porté par les joueurs du Canadien. La deuxième fois, les Montréalais vont patiner en arborant le chandail de la saison 1912-13.