La célèbre course Montréal-Québec disputée dimanche revêtait cette année une importance toute particulière pour l'équipe EVA/Devinci, puisque c'était le dernier tour de piste de Dominique Perras. Après une longue carrière fructueuse qui l'a notamment vu courir au sein du peloton professionnel en Europe et sur les routes du monde entier, Dominique a décidé d'accrocher ses roues et de passer à un autre chapitre de sa vie.

"Je pensais à cette retraite depuis l'an dernier, mais je tenais à continuer encore un peu. Mais là, ma décision est prise et je dois passer à autre chose. Je vais pédaler encore deux fois lors des Mardis de Lachine et ce sera tout. Je resterai quand même proche du cyclisme, ma passion, puisque je possède mon grade d'entraîneur III. Il va certainement servir. D'ailleurs, lors du récent Tour de l'Abitibi, j'ai agi à la dernière minute comme entraîneur de la formation de la Nouvelle-Zélande et j'ai bien aimé ça", raconte Perras qui a vécu de grandes émotions dimanche lors de sa dernière course avec EVA/DEVINCI.

Justement, c'est donc avec beaucoup d'enthousiasme et avec l'espoir de gagner une dernière course que Dominique s'est élancé sur le Chemin du Roy entre Montréal et Québec, lui qui avait remporté cette épreuve en 2004. À cause d'un vent défavorable et d'un parcours exempt de grandes difficultés, la course a été nerveuse et difficile à lire. Les choses se sont très bien passées pour l'équipe EVA, puisqu'en arrivant aux environs de Cap Santé, un groupe s'est détaché du peloton; Mathieu Toulouse et Dominique Perras y figuraient. Victime d'une crevaison, Toulouse a perdu contact avec le groupe, alors que Perras a suivi une attaque d'Éric Boily et s'est retrouvé seul avec lui en tête de course. Quelques kilomètres plus tard, ce fut au tour de Boily de subir une crevaison. Dominique semblait filer seul vers la victoire, mais Arnaud Papillon de Volkswagen l'a surpris en revenant de l'arrière pour le coiffer au sprint.

"J'avais fait une belle course et je me trouvais avec Éric quand il a fait sa crevaison. Je ne me doutais pas qu'un autre cycliste allait me doubler à deux kilomètres de la fin. J'étais déçu parce que j'aurais voulu terminer ma carrière sur une bonne note. Je suis quand même content de ma course et de ma saison", avoue-t-il.

Ce dernier n'avait que de bons mots à l'endroit de la formation dirigée par Alexandre Lavallée et il lui prévoit un bel avenir.

"C'est un club en belle progression et une équipe qui doit continuer à se développer. Il y a des jeunes qui s'en viennent comme Guillaume Boivin et Jean-Sébastien Perron par exemple. L'avenir s'annonce prometteur", conclut celui qui entreprendra ses études au HEC dans le programme MBA.

Son entraîneur, Alexandre Lavallée, encense facilement son ancien protégé, car il savait que c'était son dernier tour de piste avec son équipe.

"Dominique est un véritable passionné du vélo et s'il a duré aussi longtemps, c'est justement en raison de son amour pour le vélo. Il possédait du talent, oui, mais c'est son travail acharné, ses entraînements intensifs qui l'ont amené là. C'est une personne intense qui souhaitait que tout soit parfait autour de lui. Il était fort exigeant pour lui, mais aussi pour les autres. Il se tenait informé de tout ce qui s'écrivait sur le vélo et il sait tout ce qui entoure ce sport. Un passionné, un vrai. On n'a pas cherché à le retenir parce qu'il nous avait donné beaucoup depuis qu'il s'était joint à notre formation", de terminer Alexandre Lavallée.