La Serbe Jelena Jankovic, no 2 mondiale, a éliminé deux Québécoises en deux jours à la Coupe Rogers. Elle a battu Stéphanie Dubois, hier après-midi, en deux manches de 6-3 et 6-2. La veille, Aleksandra Wozniak a goûté à la même médecine.

La joueuse de tennis serbe n'a pu s'empêcher de rire lorsque les médias lui ont rappelé son commentaire de la veille après sa victoire contre Wozniak. Et elle en a rajouté. «Peut-être que les gens vont finir par me détester. Lors de ces deux matchs, la foule était vraiment contre moi. Jouer contre une Canadienne, la favorite de la foule, ce n'est vraiment pas facile. Mais j'ai fait de mon mieux.»

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Jankovic n'avait jamais joué contre Dubois. Et une seule fois contre Wozniak, l'an dernier en Australie. «Les deux filles ont un style de jeu très différent. Wozniak est plus agressive () Elle se porte un peu plus à l'attaque et tend à faire plus de fautes. Dubois est une joueuse plus constante. Elle bouge vraiment bien. C'est difficile de gagner un point contre elle», a observé Jankovic, qui pourrait bien devenir No 1 mondiale à Montréal.

Ennuyée par un ménisque du genou étiré depuis Wimbledon, Jankovic assure que cela va «de mieux en mieux». Elle affrontera la Slovaque Dominika Cibulkova, 31e raquette mondiale, en quart de finale à 13h aujourd'hui sur le court central.

Dubois a donné tout ce qu'elle avait

Les jours se suivent, mais ne se ressemblent pas pour Stéphanie Dubois. La Lavalloise de 21 ans n'a pu répéter l'exploit de la veille de battre une joueuse du top 20, hier, en huitième de finale de la Coupe Rogers. Elle avait offert une performance extraordinaire en battant la 20e raquette mondiale, la Russe Maria Kirilenko, en trois manches de 6-2, 2-6 et 7-6 (4).

«Quand tu joues contre la deuxième au monde, il faut que tu joues ton meilleur tennis. J'ai donné tout ce que j'avais», a dit la Lavalloise après sa défaite.

Le match a débuté sous un ciel menaçant, hier après-midi. De forts vents soufflaient sur le court central. Au premier jeu, la Lavalloise a raté une première chance de briser Jankovic. C'était 1-1, quand la pluie s'est mise à tomber. À la reprise du match, une quarantaine de minutes plus tard, Dubois a joué prudemment. Elle se défendait bien, mais sans beaucoup attaquer. Au total, elle a raté ses six balles de bris. Le genre de chances qu'on ne laisse pas passer si on veut battre la seconde meilleure joueuse au monde. Jankovic, elle, a réussi trois de ses cinq balles de bris.

En début de deuxième manche, Dubois est devenue plus agressive. Mais à 2-2, la Lavalloise n'a pu soutenir le rythme. Elle s'est mise à envoyer la balle dans le filet et hors ligne. La foule massée dans les gradins du stade Uniprix a commencé à l'encourager davantage. Rien à faire: Dubois avait l'air fatiguée. Jankovic l'a fait courir d'un bord à l'autre du terrain jusqu'à ce que cela fasse 6-2. «Dans l'ensemble, j'ai assez bien joué, j'ai été agressive», a conclu la Québécoise. Après son match contre Jankovic, elle a disputé un match en double avec sa partenaire, l'Allemande Sabine Lisicki, qu'elle a remporté. Dubois et Lisicki affronteront Cara Black et Liezel Huber en demi-finale aujourd'hui.

Wozniak garde la tête haute

De son côté, Aleksandra Wozniak garde la tête haute, malgré sa défaite au second tour contre la numéro 2 mondiale. «Je suis très contente (de ma semaine). Je vais continuer à avancer dans le classement. Je garde la tête bien haute. Je n'ai rien à me reprocher», a dit l'athlète de Blainville après sa défaite peu avant minuit mercredi.

Gagnante de son premier titre sur le circuit WTÀ deux semaines plus tôt, Wozniak, 41e raquette mondiale, aurait voulu «créer la surprise» à Montréal. Or, elle a remporté difficilement son premier match contre une Taïwanaise de 18 ans, Yung-Jan Chan. Puis, elle s'est fait malmener par Jankovic en deux manches de 0-6 et de 4-6.

La Québécoise n'avait jamais joué aussi tard en soirée. Elle dit avoir eu de la difficulté à s'adapter à l'éclairage. «En deuxième manche, j'ai trouvé mon rythme et je me suis habituée à la noirceur () C'était pas mal serré», s'est-elle consolée.

Pour atteindre le top 10, Wozniak sait ce qu'elle a à faire. «J'ai besoin de jouer plus de matchs contre des numéros 1, 2 et 3 au monde», a-t-elle expliqué. La Québécoise tenait à remercier le public montréalais pour son appui indéfectible.